POUR L’EGALITE DES SEXES : Les mouvements féministes prônent la rematriation des systèmes

« Rematriation des systèmes de connaissances indigènes féministes et compréhensions précoloniales du genre ». C’est le théme du panel organisé ce samedi par la Fondation Heinrich Boll Stiftung dans le cadre du projet Talking objects. Cette rencontre qui a réuni un public intergénérationnel a été un moment de revisiter le partout des femmes pionniers de la notion féministes. Et surtout de mieux comprendre le vécu des femmes avant l’arrivée de la religion Islamique de la période coloniale. Car, il fut un temps ou les femmes étaient au cœur des grandes décisions et participer activement aux développements de la société africaine.

En effet, l’historienne RokhayaFall, une des panélistes de la rencontre, les femmes n’étaient pas marginalisées dans les sociétés traditionnelles. « Aujourd’hui on veut les confiner à la maison et mettre les hommes dans la sphère politique » se désole-t-elle. Avant d’ajouter :«Au 17e  siècle, Ndatte Yalla au Walo et Yacine Boubou au Cayor qui étaient au cœur de l’action politique en tant que défenseuses  de leur  clan, elles ont ainsi aider leur époux à accéder au pouvoir ». D’ailleurs précise-l’historienne Ndatte Yalla du Walo ne s’est pas immolée comme le dit la tradition.

Pr Rokhaya Fall s’est aussi appesanti sur l’histoire de  Ngone Latyr au Baol qui a eu sur le plan militaire à diriger l’armée. D’après elle, ce sont des indicateurs qui montrent que les femmes n’étaient pas confinées à la sphère privée et qu’elles pouvaient avoir des charges sociaux-économiques.

Pour elle, c’est au moment du règne de la légende de Ndiadiane Ndiaye, avait l’apparition de la religion Islamique en Afrique de l’ouest que la position sur l’action des femmes dans la politique a été chamboulé. « Elles ne sont pas bien citées dans ces légendes. Il y’a également, la colonisation à la fin du 18 et fin du 19e siècle avec le code civil Napoléon qui a été plaqué au niveau du Sénégal ». C’est à partir de cette période argument l’historienne que « Les femmes étaient confinées aux cultures de l’arachide et les hommes aux cutures vivrières. Les hommes formés à l’école pour être des auxiliaires ».

Aussi pour changer cette donne Pr Rokhaya Fall invite des décideurs à outiller davantage les femmes en les formant afin qu’elles puissent reprendre leur place.

Pour sa part, chargée de programme de la fondation, la sociologue, Selly Ba dira qu’« il est important de questionner nos sociétés traditionnelles, les pratiques culturelles, la question du féminisme ». Selon elle, il important de créer des espaces pour discuter sur l’égalité homme-femme. « Ce sont des outils importants pour les militants des droits des femmes pour l’égalité et faire face à ce système patriarcat » mentionne-t-elle.

Par ailleurs, Selly Ba estime que le genre est une construction sociale, rendre visible l’élément féminin et masculin à travers les attentes de société avec un idéal homme et un idéal femme. « Chaque société à un modèle d’homme et de femmes. Malheureusement ce modèle d’homme est celui puissant qui domine et l’idéal de femme est celle dominée soumise ou fragile, il faut le questionner dans nos sociétés traditionnelles quand on parle de genre » dit-elle. Alors que, poursuit-elle « nos sociétés traditionnelles étaient matrilinéaires où la femme avait le pouvoir. C’est donc en contradiction de ce que l’occident nous dit ». Donc, Selly Ba rejette fermement l’idée qu’il existe un sexe faible dominant et soutient qu’il n’y a pas de féminin ou de masculin. Allant plus loin dans ces propos la chargée de programme de la Fondation « Nous étions dans des sociétés où l’enfant portait le nom de la mère. L’oncle maternel est puissant dans la société sérère jusqu’à présent et cela se justifie par le fait que les enfants héritaient à partir des filiations maternelles ». Selly Ba rejoint ainsi l’observation de l’historienne Rokhaya Fall en déclarant que « C’est l’islam qui a amené ce patriarcat avec la culture arabe. C’est cette culture qui a détruit la société matrilinéaire et la colonisation a renforcé cela. Donc les femmes ont perdu des privilèges ».

Toutefois, il faut noter que « la question de l’égalité est une des plus ancienne et revient toujours ».

Paule Kadja TRAORE

 

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