En première ligne pour l’égalité : Conversation avec Docteur Josiane Ouedraogo sur le militantisme et le développement des femmes à la CSW68″

Dans les coulisses de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies, nous avons rencontré Docteur Josiane Ouedraogo, femme burkinabè, Gynécologue obstétricienne, chirurgienne vaginaliste, Experte en Santé sexuelle et reproductive. Forte d’une expérience de 26 ans dans le secteur de la santé précisément dans le domaine de la gynécologie obstétrique, j’ai longtemps exercé dans le domaine de la santé sexuelle autant au niveau rural que central et dans le domaine des ONG internationales. Docteur Ouedraogo est également, une force motrice derrière deux organisations clés : Genit Care Africa et la Fédération Business and Professional Women (BPW) BURKUNA. Alors qu’elle prend part à la CSW68 au nom de ces deux entités, nous plongeons dans sa mission inspirante en faveur des droits sexuels et reproductifs des groupes vulnérables, ainsi que du développement professionnel des femmes et des filles. Interview

Abenatv: Docteur, vous êtes présente  à la CSW68 au nom de ces deux organisations. Pourriez-vous nous en dire plus sur votre mission et votre engagement en faveur des droits sexuels et reproductifs des groupes vulnérables, ainsi que du développement professionnel des femmes et des filles ?

Docteur Josiane Ouedraogo: Absolument, je suis ravie d’être ici. Mon engagement, à travers Genit Care Africa et BPW BURKUNA, vise à stimuler le militantisme, l’implication et l’engagement de tous en faveur des droits sexuels et reproductifs, tout en contribuant au développement des carrières professionnelles des femmes et des filles. C’est une mission cruciale qui nécessite une action coordonnée à différents niveaux, de la société civile aux instances internationales comme la CSW.

Parlons maintenant de la santé mentale des femmes victimes de violences conjugales. Comment cette question est-elle abordée dans les discussions de la CSW, en tenant compte de ses implications économiques et sociales ?

Docteur Josiane Ouedraogo: En effet, la santé mentale des femmes victimes de violences conjugales est un sujet complexe qui nécessite une approche holistique. Au cours de la CSW68, des initiatives telles que le panel organisé par la CEDAW, ONU Femmes et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme ont mis en lumière l’importance de créer un cercle vertueux. Cela implique la création d’emplois décents, la fourniture de protections sociales et de services sociaux équitables, ainsi que l’adoption de politiques macroéconomiques favorables à l’investissement dans les êtres humains. Ces actions sont cruciales pour lutter contre les inégalités socioéconomiques et promouvoir les droits économiques et sociaux des femmes.

 Passons à un autre sujet important. Existe-t-il des initiatives spécifiques pour soutenir les femmes victimes de fistules obstétricales, souvent abandonnées par leurs conjoints ?

Docteur Josiane Ouedraogo: Absolument. La fistule obstétricale est une réalité tragique pour de nombreuses femmes, entraînant des conséquences physiques et psycho-sociales dévastatrices. Des efforts tels que la Campagne mondiale « Pour en Finir avec la Fistule » sont essentiels pour sensibiliser, mobiliser des ressources et renforcer les services de santé. En tant que média, votre rôle est crucial dans la sensibilisation à cette cause et je vous félicite pour votre engagement envers cette campagne mondiale.

Enfin, sommes-nous certains que les besoins réels des femmes africaines sont pris en compte lors des discussions de la CSW ?

Docteur Josiane Ouedraogo: C’est une question pertinente. Bien que la CSW soit un forum mondial, il est essentiel de veiller à ce que les voix et les préoccupations des femmes africaines soient entendues et prises en compte. Les progrès réalisés dans la mise en œuvre des conclusions concertées sur les thèmes prioritaires des sessions précédentes sont évalués, ce qui offre une opportunité de vérifier si les pays africains ont fait entendre leurs préoccupations. Cependant, nous devons reconnaître que les défis auxquels sont confrontées les femmes africaines sont multiples et complexes. C’est pourquoi il est crucial de continuer à plaider en faveur de la réparation du désavantage socioéconomique, de la lutte contre les stéréotypes et la violence, et du renforcement du pouvoir d’action des femmes. Il reste encore beaucoup à faire, mais je suis optimiste quant à la possibilité de créer un avenir plus juste et équitable pour toutes les femmes africaines.

Paule Kadja TRAORE

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