VIOLENCE VERBALE : Ces paroles toxiques qui détruisent …

Souvent, quand on parle de violences conjugales, on y associe le plus souvent les violences physiques et sexuelles. Mais le poids des mots n’est pas à négliger, en effet beaucoup de femmes évoquent la violence verbale. Des cris, des reproches, des critiques, des insultes, des humiliations, des dénigrements, des menaces, de la dévalorisation mais aussi des silences… Toutes les paroles et attitudes qui la vie des femmes

Selon les estimations de l’OMS, près d’une femme sur trois dans le monde (30 %) a été exposée, au cours de sa vie, à de la violence physique ou sexuelle au sein de son couple ou à de la violence sexuelle commise par une personne autre que son partenaire.

Le plus souvent, il s’agit de violence au sein du couple. Au niveau mondial, près du tiers (27 %) des femmes âgées de 15 à 49 ans qui ont eu des relations de couple indiquent avoir subi, au cours de leur vie, une forme ou une autre de violence physique ou sexuelle de la part de leur partenaire.

Anne Marie Niang (Nom d’emprunt), Kouthia Mbow, Sarata Diallo font parties de ce lot. Oui ! Malgré leurs positions de femmes financièrement indépendantes qui participent quotidiennement aux dépenses familiales et qui satisfaites par la même occasion tous les caprices de leurs conjoints, ces femmes souffrent le martyr dans leurs foyers.

Pas de coup, seulement des mots qui détruisent leur vie, en les rendant vulnérables devant leurs bourreaux et surtout les fait perdre leur confiance en soi.

Anne Marie Niang : «Il vit à mes crocher et mes traite de porte malheur »

Cadre dans une entreprise privée, cette jeune femme la trentaine bien résolue, a le complexe de regarder ces interlocuteurs les yeux dans les yeux. Pour s’exprimer, elle baisse les yeux et cherche ces mots comme si son monde l’échappe. Pourtant, elle est sortie major de sa promotion de l’école supérieur polytechnique de Dakar (ex Ensut). Ces perturbations émotionnelles ont démarré, selon son entourage deux après son mariage. Aujourd’hui avec juste 5 ans le mariage, Anne Marie Niang s’est repliée sur elle-même. La honte d’être jugée par son entourage augmente son lot stress.

« Je ne sais plus quoi faire, pour rendre mon mari heureux. Toutes mes bonnes intentions stimule à colère  à mon égard, il me traitre de femme porte malheur, juste parcequ’il a perdu son boulot deux ans après notre union » raconte Anne Marie. Et pourtant, poursuit la dame « il ne fait aucun effort pour trouver un autre boulot et malgré tout, je fais de mon mieux pour l’aider financièrement en plus de gérer les dépenses de la maison ». Cependant, les sacrifices de Anne Marie semblent ne pas attendrirent le cœur de son époux qui passe son temps à lui versa la bile avec des reproches et insultes

Kouthia Mbow « Il prétend que je pue »

Vendeuse de poissons, Kouthia Mbow quitte tous les matins son foyer dans la banlieue dakaroise, à partir de 5 heures matin, pour aller s’approvisionner au marché poisson. A 34 ans, bassin remplie de poissons, elle fait,  le tour des quartiers huppés de capitale  pour écouler sa marchandise. Sur le chemin du retour, elle s’arrête au marché pour l’achat de la nourriture quotidienne. Kouthia partage son gain, entre la dépense quotidienne, les tontines et les besoins de ces enfants. Concernant son mari, elle s’efforce à le rayer de sa vie. Pour cause, nous dit-elle « après 8 ans de mariage il trouve que je peste d’odeur de poisson, du coup depuis plus d’un an, nous avons plus de rapport intime. Il préfère découcher plutôt que de me toucher ». Une situation frustrante, se fait ressentie par la voie amère de notre interlocutrice.

Sarata Diallo « Il a honte de mon physique »

Son seul tort, s’est d’être une femme ambitieuse. Teint clair, grande de taille, le sourire magnifique avec des dents éclatantes, des cheveux qui tombent sur ces épaules, Sarata est très belle.  Son métier de commerçante, l’amène à voyager un peu partout en Europe. Et ces multiples déplacements ont eu raison de ménage. A peine deux de mariage, son mari d’une rare jalousie, après maintes tenter de la renoncer à son métier,  n’a pas trouvé rien mieux que de s’attaquer à son physique pour l’anéantir. « Avant, notre mariage, il avait promis de me laisser poursuivre mon travail qui nécessite beaucoup de voyages, car j’excelle dans l’import export ». Cependant, il a tenu promesse que 6 mois, depuis lors il cherche par tous les voies et moyens à faire de moi une femme au foyer. « Sa derrière trouvaille est de s’attaquer à mon physique en me traitant d’handicapée, qui prétexte faire du commerce alors qu’elle se rend dans les pays étrangers pour mendier. Il soutient que je devais lui être reconnaissance d’avoir épousé une handicapée ». « Ces propos m’ont blessé et me font mal au plus profond de mon âme » se plaint Sarata. 

Manque d’infrastructures pour la prise en charge des femmes en détresse

Au Sénégal, elles sont les milliers de femmes à souffrir à la violence verbale, alors que cette forme de violence peut avoir des incidences néfastes sur la santé physique, mentale, sexuelle et procréative des femmes. Etant donné, qu’elles ont souvent honte à se confier aux membres de familles pour être secourues. Il est plus que nécessaire que l’Etat mettent à leur disposition des centres d’écoute et un numéro vert pour qu’elles puissent se confier dans l’anonymat et que leurs problèmes soient pris en charge

Définition de la violence à l’égard des femmes par les Nations Unies

Les Nations Unies définissent la violence à l’égard des femmes de la façon suivante : « tous les actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée » (1).

La violence au sein du couple se réfère quant à elle à tout comportement qui, dans le cadre d’une relation intime (partenaire ou ex-partenaire) cause un préjudice d’ordre physique, sexuel ou psychologique, ce qui inclut l’agression physique, les relations sexuelles sous contrainte, la violence psychologique et tout autre acte de domination.

La violence sexuelle se réfère à tout acte sexuel, tentative d’acte sexuel ou tout autre acte exercé par autrui contre la sexualité d’une personne en faisant usage de la force, quelle que soit sa relation avec la victime, dans n’importe quel contexte. Cette définition englobe le viol, défini comme une pénétration par la force physique ou tout autre moyen de coercition de la vulve ou de l’anus, au moyen du pénis, d’autres parties du corps ou d’un objet, les tentatives de viol, les contacts sexuels non consentis et d’autres moyens de coercition sans contact physique.

Cet article a été réalisé avec le soutien de l’Africa Women’s Journalism Project (AWJP) en partenariat avec l’International Center for Journalists (ICFJ) et avec le soutien de la Fondation Ford en Afrique de l’Ouest. 

Paule Kadja TRAORE

 

 

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