Total change de nom pour convaincre sur ses actions pour le climat

Le groupe Total a décidé de changer de nom pour mieux symboliser son investissement dans les énergies propres et ses intentions d’agir en faveur du climat.

Ne l’appelez plus jamais Total. Le groupe pétrolier et gazier français, qui fait partie des cinq plus importantes entreprises du genre au monde, a décidé de changer de nom pour symboliser sa diversification dans les énergies plus propres et convaincre les investisseurs, qui peinent à croire que ses actions pour le climat sont suffisantes. Total ? qui investit désormais aussi dans l’éolien ou le solaire ? va donc devenir prochainement TotalEnergies. Le changement d’identité devrait être entériné lors de l’assemblée générale annuelle prévue le 28 mai.

« Le groupe affirme sa volonté de se transformer en une compagnie multi-énergies pour répondre au double défi de la transition énergétique : plus d’énergie, moins d’émissions », a expliqué le PDG Patrick Pouyanné, dont le mandat doit aussi être renouvelé pour trois ans à l’AG.

Total investit de plus en plus dans les énergies renouvelables

Comme ses pairs européens, et à la différence des géants américains, Total se développe dans les renouvelables et veut accélérer. L’entreprise allouera ainsi en 2021 plus de 20 % de ses investissements nets dans les renouvelables et l’électricité. Mais le groupe se trouve sous la pression croissante des défenseurs de l’environnement, ainsi que des investisseurs désormais, afin de faire plus pour lutter contre le changement climatique. Cela alors que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) vient de presser le monde d’oublier dès « maintenant » tout nouveau projet d’exploration pétrolière ou gazière pour garder le réchauffement sous contrôle. Soucieux de montrer qu’il ne reste pas inactif sur ces problématiques, le conseil d’administration de Total présente cette année une résolution climat.

L’an dernier, c’étaient onze investisseurs (La Banque postale Asset Management, Crédit mutuel, Meeschaert…) qui avaient proposé une résolution pour contraindre Total à des objectifs climatiques plus ambitieux. Combattue par la direction, elle avait été rejetée par les actionnaires, mais avait tout de même engrangé 16,8 % de votes favorables. Chez Shell, une résolution en faveur d’objectifs plus ambitieux – et non soutenue par la direction – vient d’obtenir un peu plus de 30 % des votes.

Plusieurs investisseurs – qui pèsent peu au capital mais influents pour certains – ont d’ailleurs annoncé qu’ils voteraient contre la résolution portée par la direction ou s’abstiendraient : OFI Asset Management et la société de gestion Meeschaert AM, qui a demandé « l’arrêt de l’exploration de nouveaux gisements pétroliers et gaziers ».

« Je pense qu’on est quand même beaucoup d’actionnaires à être d’accord sur le fond du sujet et à avoir comme objectif les marges de progression qui sont encore nécessaires pour pouvoir être aligné avec les accords de Paris », juge Aurélie Baudhuin, directrice de la recherche ISR chez Meeschaert AM. Le Crédit mutuel a pour sa part choisi l’abstention, qui « vaut exigence pour la suite », avec en vue « la réduction de la production de pétrole et l’arrêt de l’activité d’exploration de nouveaux champs pétroliers ».

Source APF

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