Mes yeux sont à jeun, la nuit s’amuse, insouciante. Elle veut tirer en longueur.
Le temps, impassible, joue aux équilibristes, on ne sue pas, on ne grelotte pas.
La rue est déserte et l’océan, au loin, dort sans ronfler. Le chant monocorde des cigales rendent le silence audible et pesant. Comment se plaindre de leurs chants innocents pendant qu’à Gaza des bombes aveuglées par haine fauchent des mères et leurs enfants aggripés à leurs seins pour une dernière tétée ?
J’ai semblé entendre des chants inspirés de ces grillons et cigales un appel à la paix pour sauver ces enfants vêtus d’horreur et de peur dans les dédales fumants de Gaza en ruine.
Ce doux vent qui souffle d’est en ouest, avant le lever du jour, aura-t-il des ailes assez fortes pour porter les voix de ces vaillantes cigales au monde dérouté ? Paix en Palestine !

Mor Fall