Ousmane Sonko / Candidature 2024 et tournée nationale : Stratégies politiques ou moyens de pression sur Macky et l’opposition ?

Le leader du Pastef n’a pas voulu perdre beaucoup de temps en direction de la présidentielle de 2024. C’est ainsi que Ousmane Sonko a annoncé sa candidature au lendemain des législatives qui ont vu une percée de l’opposition, notamment la coalition Yewwi Askan Wi avec 80 sièges à l’Assemblée nationale. En plus de cette volonté de participer aux prochaines joutes électorales, Ousmane Sonko entend initier une tournée nationale pour remobiliser ses bases politiques. Ce qui est perçu par certains acteurs et analystes politiques comme un moyen de pression sur le camp du pouvoir et de l’opposition. Mais pour le parti, le Pastef suit son agenda qu’il assume et défend.

Mamadou SY Albert : « Ousmane Sonko met la pression sur l’opposition et le pouvoir »

Pour l’analyste politique Mamadou SY Albert, il ne faut pas chercher très loin. Le leader du parti Pastef/ Les Patriotes est dans sa logique politique. Mais pour l’analyste politique, la candidature pour 2024 et la tournée nationale annoncées par Ousmane Sonko sont une manière pour lui de mettre la pression sur le pouvoir et l’opposition. Toutefois, l’analyste politique de s’interroger sur la nature de la réaction que cette stratégie politique de Sonko va avoir du côté du camp présidentiel. « Sur le plan politique, il (Ousmane Sonko) met la pression sur l’opposition et sur le pouvoir. Parce qu’il va aller faire sa tournée et généralement c’est une tournée politique. Donc ça va être suivi par les leaders de l’opposition, mais on ne sait pas comment le pouvoir, BBY et l’opposition vont réagir par rapport à cette tournée qui risque d’être longue. Peut-être qu’il y aura une réaction de la majorité. 

Maintenant, effectivement son dossier est pendant devant la justice, qu’est-ce qui va se passer ? Sera-t-il obligé d’arrêter sa tournée pendant que l’affaire sera convoquée devant justice ? Tout est possible. Mais si toutefois l’affaire est convoquée devant la justice, il sera obligé de mettre fin à sa campagne. Dire que maintenant, il peut empêcher la justice de s’auto-saisir de cette affaire-là serait une grosse illusion. La justice peut bel et bien décider de convoquer Sonko, de tenir un procès, mais il n’y aura pas de pression sur la justice. Sonko est conscient que le troisième mandat pourrait être au cœur de cette tournée politique. Que ce soit le bilan de Macky Sall ou bien la candidature de Macky Sall, c’est ça qui va être au centre de sa tournée », renseigne Mamadou Sy Albert.   

Me Abdoulaye Tall : « Nous avons notre agenda et notre feuille de route que nous défendons et que nous assumons »

Cependant du côté de parti Pastef, l’on rejette en touche cette analyse politique du Journaliste. Pour le porte-parole de Pastef/ Les patriotes, Me Abdoulaye Tall, cette décision de Ousmane Sonko « n’est ni un moyen de pression ni une stratégie politique.  » Mais plutôt un agenda qui suit une logique politique du parti. « C’est notre agenda à nous Pastef de faire de Sonko le candidat du parti et si demain les autres le désirent le candidat de la coalition, nous avons déclaré notre candidature et voilà on le suit. C’est notre agenda, c’est notre feuille de route conformément aux objectifs de notre parti et au discours de notre président et depuis même la création de notre parti. Les partis sont créés pour conquérir le suffrage des sénégalais. Le parti Pastef a pris Ousmane Sonko comme candidat aux prochaines élections présidentielles. Quand on est dans une coalition, est-ce que la coalition part à l’assaut des suffrages ? Donc, nous sommes libres de présenter notre candidature à la candidature. 

Pour la tournée nationale, on avait effectivement déroulé un calendrier, pour entamer une tournée nationale, si vous vous rappelez le « Néméku-Tour » et par la suite, il y a eu des cas de force majeure ainsi que des faits et actes politiques qui ont empêché la faisabilité de cette tournée. Sauf que nous avons annoncé le faire en octobre mais je pense que toutes les conditions sont réunies pour le faire à une date rapprochée, c’est-à-dire au mois de Septembre. Maintenant, nous ne sommes pas là pour répondre à ceux qui parlent. Nous avons notre agenda et notre feuille de route que nous défendons et que nous assumons… Faire pression sur qui, contre qui et pourquoi ? On ne voit pas la nécessité. Nous sommes dans une logique et notre dynamique c’est de conquérir le suffrage des sénégalais et personne ne peut nous détourner de notre objectif », rappelle Me Abdoulaye Tall. 

Mamadou SY Albert : « Là où il y aura problème… »

Toutefois, Mamadou Sy Albert de préciser que cette candidature annoncée de Sonko en direction de 2024 ne peut rien avoir avec la coalition Yewwi Askan Wi. Mais si toutefois, le consensus sur les candidatures n’est pas trouvé au sein de la coalition, Ousmane Sonko pourrait perdre le soutien de Yewwi. Ce qui pourrait réduire la portée de sa candidature en 2024. « 
Il anticipe sur le débat au niveau de Yewwi sur les candidatures. C’est quelqu’un qui met en place une certaine stratégie qui va porter sa candidature. Ça n’a rien à voir à priori avec Yewwi Askan Wi. Parce que ce sont les candidats qui ont constitué la coalition. Mais ce sont les chefs de parti qui ont mis en place des coalitions électorales circonscrites aux locales et législatives. Maintenant, là où il y a problème c’est si Yewwi décide de mettre fin aux candidatures précipitées. Parce que la coalition peut dire qu’il faudrait que l’on discute entre nous sur comment envisager la présidentielle de 2024. Si jamais il n’y a pas de consensus de la coalition Yewwi, ça va réduire la portée de sa candidature. Mais pour avoir le soutien de Yewwi aussi, il faudrait qu’il y ait débat à l’intérieur de la coalition… », conclut Mamadou Sy Albert dans son analyse…

Dakaractu

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