NADJIE AVEC BABYLAS NDIAYE : «La gratuité des festivals au Sénégal «tue» le business du showbiz»

 «L’économie de la culture en Afrique, souvent négligée dans les plans de développement, pourrait être l’une des filières les plus dynamiques du continent si elle était encadrée. Faute d’un marché organisé et d’un intérêt politique fort, ce potentiel reste largement sous-exploité», selon, Babylas Ndiaye  fondateur et administrateur  de Arts et Culture Consulting, par ailleurs directeur artistique du festival Xeman Jong Fa Fadiouth qui a animé le salon «nadjié»  de ce mardi 30 septembre 2021.  Pour lui, le Sénégal fut un pays culturellement assise, notamment sur l’aspect technique et l’organisation de grands spectacles de musiques. « Il a servi d’exemple à beaucoup de pays d’Afrique de l’ouest » explique l’artiste sur un ton nostalgique.

Animateur de la Le second «Nadjie»  initié par le Goethe Institut à l’intention des journalistes culturels avait pour  thème  « L’état de la diffusion Le paysage musical : le cas des festivals en Afrique de l’ouest » a beaucoup changé. Le conférencier s’est inquiété de l’avenir des producteurs de festivals au Sénégal. A son avis, l’Etat doit revoir sa politique de développement culturelle, car, elle joue un rôle important dans promotion du tourisme et d’autres part les promoteurs qui y investissent doivent pour pouvoir récolter les bénéficient de leur placement. Il prône pour la revue d’organisation des festivals. Babylas Ndiaye  ne cautionne pas la gratuité des festivals, ici, au Sénégal. « Cette gratuité est entrain de tuer le business du Show biz » s’alarme-t-il. Pour illustrer l’importance des festivals dans l’économie d’un pays M. Ndiaye a partagé avec les boursiers du Salon Nadjie son expérience avec le festival du Niger. D’après lui,  la Fondation Festival sur le Niger contribue depuis sa création à la promotion de l’économie locale dans la région de Ségou à travers son programme (développement économique local). C’est ainsi qu’elle a initié, en marge du Festival sur le Niger depuis 2005 une foire artisanale et agricole avec ses partenaires pour promouvoir la créativité des artisans de Ségou et de l’industrie agroalimentaire. «Cette foire vise à créer un pont entre la culture et l’économie à travers l’artisanat d’art et la créativité et consiste à créer un marché à travers l’organisation d’une exposition-vente, la valorisation et la promotion des produits de l’artisanat d’art et agroalimentaires au bénéfice des acteurs économiques et des populations » renseigne-t-il. Il a également partagé son  expérience le Circuit Mandingue, une structure des festivals de l’Afrique de l’ouest, est créé pour servir de cadre de coopération et d’échanges entre quatre événements culturels majeurs (MASA Festival –Abidjan, Côte d’Ivoire, Ségou’Art/Festival sur le Niger– Mali ; Abidjan Festival; les Nuits Atypiques de Koudougou-NAK, Koudougou, Burkina Faso) qui ont une vision commune partagée afin de jeter les bases de la professionnalisation, et la durabilité des festivals en Afrique de l’ouest , ceci à travers :Echanges d’artiste à travers un Circuit Touring, Partage des expériences, Renforcement de capacité, Développer la  cohésion sociale, et l’économie locale des territoires  des villes secondaires de l’Afrique de l’ouest à travers une coopération culturelle, et artistique dynamique sous régionale.

Babylas Ndiaye  pense qu’avec un peu de bonne volonté, les nombreux festivals qui se tiennent au Sénégal pourront s’implanter dans l’agence de la culture sénégalaise. Car, argue-t-il «en plus de booster l’économie, ces festivals permettent aux artistes de vivre  leurs « arts ». Par ailleurs, le conférencier a déploré, le fait que, les sénégalais parcours de monde pour se produire dans des festivals, alors qu’ils ne peuvent plus en organiser chez eux sans se ruiner.   Le cri de cœur de  Babylas Ndiaye  est axé sur  la formation des jeunes dans les métiers de productions musicales (ingénieur de sons et lumières). Pour lui l’avenir n’est pas seulement, dans l’investissement des bâtiments, il est surtout dans l’achat les matériels sophistiqués pour développer l’industrie musicale.

Paule Kadja TRAORE

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