Mohammedia : Enseignement et humiliation vont de pair au collège Monet

Mais que se passe-t-il dans les établissements français affiliés à l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), au Maroc ? En tous les cas, au regard de certains évènements, il est un climat délétère qui crée une ambiance trouble, propice à la démystification de certaines valeurs culturelles. C’est ainsi qu’on insiste à la violation des interdits et de décisions administratives qui entraînent des comportement inhumains et discriminatoires nous ramenant parfois aux années quarante et cinquante.  

A Mohammedia, au Collège Claude Monet, le torchon brûle entre des parents d’élèves qui ne sont pas près d’apaiser leur fureur à l’encontre de la direction et l’administration de l’établissement voire même les enseignants qui, emportés par “l‘euphorie“ imposée par la direction s’en sont donnés à cœur-joie à des pratiques de “colonisateurs à colonisés“. Voyons voir ! L’histoire d’une crise qui ne dit pas son nom remonte à une réunion de la rencontre à l’occasion de la rentrée scolaire, le 21 septembre dernier entre parents d’élèves de 5e et de 4e et les enseignants, la CPE et le chef de l’établissement. Sujet : le programme de la saison scolaire.

Selon le communiqué de l’établissement, ces derniers « ont ressenti l’expression de violences verbales, d’intimidations et d’un comportement irrespectueux de la part d’un parent d’élève ».

Ce qui selon un parent d’élève interrogé par Hespress, n’est pas vrai. En effet le “litige“ aurait porté en réalité sur l’aménagement des nouveaux horaires des cours jugés trop lourds par l’assistance. En effet, la pause méridienne ne laissait aux élèves de ces classes guère qu’une demi-heure pour la pause déjeuner.

Crime de lèse-majesté, le directeur refusa de répondre à la question et ordonna sur un ton irrespectueux au “parent d’élève“ qui reprit la question, de se taire. Ce dernier demanda alors au proviseur de faire preuve de respect à son égardLa femme du proviseur, professeur dans le collège en question, a alors intimé à ses collègues de quitter la salle tandis que le proviseur indiquait de son index la porte de sortie à des parents d’élèves éberlués.

Pire, le lendemain, toujours selon le document de l’établissement, « les enseignants choqués par les événements de la veille, décidèrent de ne pas faire cours de 10h30 à 11h25 et de prendre en charge leurs élèves dans la cour du collège afin de réanimer les valeurs de respect envers les personnes et de ne pas cautionner l’agressivité dont ils ont été témoins ». Pour leur malheur ce jour-là, une fine pluie tombait. Ce que le proviseur penaud renie dans le communiqué publié le 25 septembre, « aucun élève n’a été sanctionné, il ne pleuvait pas et les élèves sont restés avec leurs enseignants ».

Mais avec du « recul », le chef de l’établissement dit « regretter cette action maladroite » et appelle à la sérénité et au dialogue. Les enseignants avaient dit aux élèves contraints de quitter leurs salles de classe pour s’asseoir, pendant une heure, à même le sol de la cour, sous la pluie, avec interdiction de se lever sous peine de sanctions, que « cette action leur apprendra à être plus respectueux que leurs parents », en les intimant surtout d’applaudir le proviseur.

Devant cette punition collective infligée par le personnel enseignant et administratif à des élèves innocents on l’imagine, la réponse des parents ne s’est pas fait attendre. Et pour cause leur progéniture a été traumatisée, terrorisée et humiliée. Depuis lundi, c’est au quotidien que des sit-in ont lieu devant l’établissement du groupe Monet à Mohammedia, entre 8 heures et 8 heures 30 et en fin de journée à 17 heures. D’autres suivront toujours aux mêmes horaires dans les prochains jours, les parents d’élèves ne réclamant ni plus ni moins que le départ du proviseur et de son administration.

Deux des trois associations des parents d’élèves les plus représentatives ont adressé divers courriers (ambassade de France au Maroc, consulat de France à Casablanca, (SCAC), rectorat, représentation de l’AEFE au Parlement français, autorités marocaines…), où ils dénonçaient ces abus de pouvoir qui s’apparentent à de la lâcheté et de comportement de colons à indigène.

S’en prendre d’une maltraitance à un élève pour vouloir éduquer ses parents n’est très élogieux. Il est loin le temps du personnel professoral dans les lycées qui naturellement était doté d’un charisme en guise d’autorité pour enseigner. Cela se passait sans incident et sans attitude arrogante et stupide comme celle dudit proviseur et consorts qui en ont oublié qu’on est en 2023 et qu’il y a plus de six décennies que ces “jolies colonies“ c’est fini.

Hespress

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