Libye: Le bilan humain toujours plus lourd face à une catastrophe qui aurait pu évitée

Le drame continue de sévir en Libye qui a été frappée par la tempête Daniel. Selon les Nations Unies, une grande partie des décès aurait pu être évitée. Les aides internationales commencent à peine à s’organiser sur place.

La tempête a provoqué des inondations qui ont emporté des milliers de personnes dans l’Est de la Libye, où deux barrages ont été rompus. Mais cette catastrophe aurait pu être évitée, du moins partiellement puisque des alertes météo ont été lancées dans le monde pour prévenir cette situation.

Le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une institution spécialisée de l’ONU et basée à Genève, a déploré le mauvais fonctionnement des systèmes d’alerte et d’urgence.

Ces systèmes d’alertes auraient pu permettre aux populations d’être évacuées dans la région de Derna, où il y a eu le plus de dégâts. Seulement, après 10 ans de guerre et deux clans qui se disputent le pouvoir, aucune coordination n’a été faite.

« Avant, la Libye disposait d’un service météo relativement moderne, mais ce n’est plus le cas, a-t-il déploré ce 14 septembre. Il ne fonctionne quasiment plus. Le réseau d’observation est presque détruit. Donc, la tempête est arrivée sans qu’aucune évacuation n’ait lieu. Bien sûr, on n’aurait pas pu éviter des pertes économiques, mais on aurait pu limiter la plupart des pertes humaines » si l’alerte avait été donnée, a déclaré Petteri Taalas, le patron de l’OMM.

Aucune coordination n’a été faite entre les deux pouvoirs et encore moins celui de l’Est. Pourtant, le Centre météorologique national a pourtant alerté, trois jours avant les autorités. L’état d’urgence a même été décrété dans l’est.

Le nombre de victimes pourrait grimper entre 18 000 et 20 000 morts, selon le maire de Derna, la principale ville touchée. Plus de 3000 victimes ont été enterrées et 2 000 autres vont l’être, selon le ministre de la Santé du gouvernement de Tobrouk.

Le ministre de la Santé s’attend à plus de 10.000 morts, un responsable de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a fait état de son côté d’un nombre « énorme » de morts qui pourraient se compter en milliers.

Aujourd’hui, ce sont des inquiétudes concernant le risque épidémiologique qui se posent, notamment à cause des corps en décomposition, ensevelis sous la boue et l’eau stagnante.

Face à cette tragédie humaine, la mobilisation internationale s’intensifie pour venir en aide aux survivants, qui restent encore bloqués. La Commission européenne a notamment annoncé l’envoi d’aide de l’Allemagne, de la Roumanie et de la Finlande.

Hespress

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