Ben Bourgel, ambassadeur d’Israël à Dakar : « Nous déplorons tous les civils qui meurent qu’ils soient israéliens ou palestiniens »

Trente jours après l’attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas sur des populations israéliennes, la guerre fait rage entre Israël et le Mouvement nationaliste palestinien et menace d’embraser toute la région du Moyen-Orient. A plusieurs milliers de kilomètres du théâtre des opérations, cette situation ne laisse pas le Sénégal indifférent. Entre appels au cessez-le-feu et manifestations, les Sénégalais réagissent à leurs manières.   
Face à la presse nationale, dans le cadre d’un petit briefing sur cette actualité qui cristallise les attentions dans le monde entier, son excellence Ben Bourgel, ambassadeur d’Israël au Sénégal, a tenu à apporter des précisions. L’objectif, selon lui, est de « présenter le caractère sans précédent des attaques auxquelles Israël a fait l’objet ». « Il y a eu 1400 morts, plus de 6000 blessés, 241 otages, 9000 roquettes tirées depuis le début des attaques. Cette attaque est sans précédent de par les méthodes barbares qui ont été utilisées pour porter atteinte à nos citoyens, des travailleurs étrangers, des musulmans, des chrétiens », déclare-t-il.
Le diplôme d’ajouter : « depuis un mois, nous nous trouvons dans une situation où nous devons mener une guerre que nous n’avons ni voulu ni initié contre le Hamas pour pouvoir mettre un terme à la menace qui pèse non seulement sur nos populations mais aussi sur les populations palestiniennes de Gaza qui sont les otages du Hamas et sur la région ». D’après l’ambassadeur, ceux qui parlent de riposte disproportionnée ont tort parce que, à l’en croire, la proportionnalité en matière de guerre ne se mesure pas à l’aune du bilan macabre (1400 morts côté Israélien et plus de 10 000 côté palestinien, selon le Hamas).
 
« Le Hamas utilise les populations civiles comme bouclier humain »
Revenant sur la complexité du conflit, le diplomate dénonce les méthodes du Hamas qui sont, selon lui, à l’origine des nombreuses pertes du côtés des civils. « Nous déplorons tous les civils qui meurent que ce soit les civils israéliens ou palestiniens. Les populations civiles de Gaza ne sont pas nos ennemis. Nous devons nous défendre contre un ennemi (le Hamas) qui utilise les populations civiles comme bouclier humain, soit parce que ses installations sont intégrées de manière complète dans des installations civiles que ce soit des écoles, des mosquées ou des bâtiments. Nous sommes dans une situation dans laquelle le Hamas prend en otage les populations civiles en Israël et dans la bande de Gaza », confie l’ambassadeur.  
 
S’agissant du cessez-le-feu demandé par la communauté internationale, le diplomate signale qu’il ne se fera pas sans préalable. Ben Bourgel souligne qu’avant tout cessez-le-feu, « il faudra d’abord s’assurer que les 241 otages qui sont maintenus par le Hamas soient libérés sans conditions. Ils n’ont même pas eu accès à une aide humanitaire minimale ». En termes clairs, poursuit-il, il n’est pas envisagé, pour le moment, « des mesures qui puissent entraîner un renforcement du Hamas dans ses capacités offensives et que les otages restent sur place ».
 
« Le vivre-ensemble inter-religieux qui existe au Sénégal est une source d’inspiration pour nous »
D’après l’ambassadeur Israël qui s’est retiré de la bande de Gaza depuis 2005, a toujours été « constant dans son engagement vis-à-vis de la coexistence ». Mieux, à l’en croire, plusieurs actions s’inscrivant dans ce sillage ont été posées par le gouvernement israélien. Mais, poursuit-il, « aujourd’hui, au vu de l’état des attaques qui ont été portées contre nous, la première chose est d’abord de rétablir la sécurité de nos populations qui ont fait l’objet d’attaques inimaginables ».
 
Ces attaques n’entament pas, cependant, les efforts d’Israël pour une coexistence pacifique des deux peuples. Du moins, selon le diplomate accrédité à Dakar qui confie que son pays veut s’inspirer du modèle sénégalais. « La coexistence entre les différentes communautés au Sénégal nous inspire parce qu’en Israël aussi nous avons différentes communautés : juifs, musulmans, chrétiens et druzes. Ce vivre-ensemble inter-religieux qui existe au Sénégal est une source d’inspiration pour nous », conclut-il.   
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