COP 27 : Les véritables raisons de la déception africaine

C’est la Dakar, la capitale sénégalaise qui a accueillie au mois septembre dernier  la 18ème session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE), sur le thème « Assurer le bien-être des populations et garantir un environnement durable en Afrique » que les ministres africains ont concocté leur position durant la Cop 27 de Sharm El-Sheikh en Egypte. Cette rencontre de Dakar qui avait enregistré la participation plus de 40 ministres africains de l’environnement, a eu pour principal objectif  de préparer la COP 27. En effet, il s’agit d’échanger pour s’entendre et harmoniser leur position sur les questions qui seront mises sur la table des négociations lors de ce grand rendez-vous sur le climat qui se tiendra en terre africaine.
Ainsi, pour épuiser les questions en suspens, notamment celles qui n’ont pas été totalement épuisées lors des deux dernières COP et qui concernent principalement le continent africain, la conférence a identifié 6 points sur lesquels les ministres se sont accordés. Il s’agit de la question des pertes et dommages (mettre en place un fonds dédié qui permet aux pays vulnérables de faire face à des situations imprévisibles liées aux changements climatiques, telles que les inondations, les pluies hors saison, entre autres) ; le financement (une allocation équilibrée entre l’adaptation, l’atténuation et un fonds lié aux pertes et préjudices) ; la transition énergétique juste et équitable ; le marché carbone (même prix pour tous les pays et pour une juste climatique) ; l’adaptation face aux effets des changements climatiques ; et enfin la question de reconnaissance des besoins spécifiques de l’Afrique.

A trois jours de la fin prévue de la COP27, pays riches et pauvres ont posé leurs pions mardi, exposant les fractures notamment sur la création d’un fonds réclamé par les pays vulnérables pour compenser les « pertes et dommages » déjà subis face aux impacts du réchauffement.

Sham El Sheikh est-il la Cop de la mise en œuvre ?

« Des progrès ont été faits mais certainement encore plus reste à faire si nous voulons parvenir à une conclusion solide qui sera un moteur pour une action climatique ambitieuse et inclusive », a estimé lundi soir le président de la CMAE, par ailleurs ministre de l’Environnement sénégalais, Alioune Ndoye.

Cependant, ministre dénonce au nom du groupe des Pays les moins avancés « L’absence de leadership et d’ambition en matière d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre est inquiétante ».

« Lors de combien de COP avons nous réclamé des actions climatiques urgentes ? Combien de plus seront nécessaires ? L’Afrique doit-il être le continent sacrifié », s’inquiète-t-il.

Accès au financement, le flou maintenu

Autre point crucial au cœur des négociations, la revendication des pays en développement de la création d’un mécanisme dédié pour financer les « pertes et dommages » déjà subis en raison des impacts du réchauffement.

Le flou ne doit pas être maintenu sur les financements, les mécanismes accessibles doivent être tracés pour permettre aux pays africains d’en bénéficier.

Pour Alioune Ndoye, les acquis doivent se  concrétiser. Et pour se faire, il exige que confusion faites sur les  différents types de financements soient résolus.

D’après lui, l’Afrique apprécie, certes, l’introduction dans les négociations des aspects concernant les pertes et dommages, mais dit-il « nous souhaitons que le fonds soit actée à partir de Sham el Seikh »

 

L’accord de Paris toujours en suspens

L’accord de Paris de 2015 vise à limiter le réchauffement nettement en dessous de +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, si possible +1,5°C. Alors que chaque dixième de degré entraîne une multiplication des catastrophes climatiques, les signataires de l’accord s’étaient engagés l’an dernier à la COP26 à « maintenir en vie » l’objectif le plus ambitieux.

Mais selon des observateurs, l’Arabie saoudite et la Chine ont fait savoir leur réticence, déjà exprimée par le passé, à voir à nouveau cette référence dans le texte final, alors que le monde se dirige vers un réchauffement catastrophique de 2,8°C.

Paule Kadja TRAORE (Sham El Seikh)

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