DON DE SANG AU SÉNÉGAL : La pénurie persiste et met en danger femmes enceintes, hémodialysés, cancéreux, etc.

La vie de plusieurs centaines de milliers de malades reste menacée par la rareté persistante du sang des donneurs au Sénégal. Directeur du Centre national de transfusion sanguine (Cnts), Pr Saliou Diop a profité d’une rencontre avec la presse ce mardi pour tirer, une fois de plus, la sonnette d’alarme. «Les besoins en sang augmente chaque année au Sénégal. Il y a un déficit réeldans l’ensemble des pays africains et cela tourne autour de 30 et 60% selon les pays», a-t-il évalué. Avant de poursuivre, inquiet : «Le problème de l’autosuffisance en sang est constant et nous empêche d’intervenir, d’impacter positivement sur les grandes priorités de santé dans notre pays, notamment la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, la réduction de la transmission de certaines infections comme le Vih et la prise en charge des cancers, de l’insuffisance rénaleetc.», a alerté Pr Saliou Diop.

Il était interrogé sur la question du don de sang au Sénégal en marge d’un petit-déjeuner de presse en prélude au 10ème Congrès international de la société africaine de Transfusion sanguine (Sats) prévu du 20 au 23 avril prochain à Dakar. Une première en Afrique francophone qui va réunir, d’après le document de presse distribué sur place, plus de 400 délégués africains et non africains, notamment des experts mondiaux en médecine et science de la transfusion, des décideurs politiques, des partenaires commerciaux, des entreprises, des organisations et d’autres parties prenantes jouant un rôle dans le domaine de la transfusion sanguine.

Des études internationales éprouvées ont fini de démonter que la disponibilité de sang permet d’éviter 25% des décès maternels dus aux hémorragies après accouchement ; qu’elle est vitale pour les hémodialysés, malades d’insuffisance rénale chronique ; et qu’elle est impérative dans le traitement des cancers par la chimiothérapie.

«Il faut que nous puissions disposer de suffisamment de sang ; et pour cela, il y a la nécessité de sensibiliser toute la population notamment les jeunes et les femmes pour que ces problèmes, qui demandent la disponibilité de sang, puissent être réglés», a soutenu le Directeur du Cnts.

Le coronavirus pour ne rien arranger

Et comme pour compliquer la situation déjà préoccupante, l’épidémie du coronavirus grippe la participation à l’effort du don de sang au Sénégal.«Malheureusement, nous avons constaté ces derniers temps avec la réduction des attroupements que la plupart de nos collectes ont été annulées. Ce que nous attendions comme don de sang entre le 15 février et 10 marsa connu une réduction de 25 %. Bien entendu, cela se justifie parce qu’on évite les attroupements, mais d’un autre côté, la conséquence est qu’on va certainement vers un déficit en sang», a signalé le Directeur du Centre national de transfusion sanguine, Pr Saliou Diop.

Toutefois, l’hématologue assure que des mesures sont prises pour que les collectes de sang se poursuivent dans des conditions d’hygiène et de salubrité qui permettent de nous assurer de la santé des donneurs. «Nous faisons beaucoup plus attention sur les lieux de collecte, pour éviter le confinement. En terme de mesure d’hygiène individuelle, nous avons mis à la disposition des donneurs des antiseptiques. Nous faisons aussi attention à la sélection médicale des donneurs. Tout un ensemble de précautions qui nous permettent de rassurer que les collectes peuvent continuer de se faire sans aucun risque pour que les patients qui sont dans les hôpitaux puissent disposer de sang», a expliqué Pr Saliou Diop.

Raymond Apéraw DIATTA

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