Zimbabwe : cinq choses à savoir sur l’ancienne Rhodésie du Sud

Ancien grenier à céréales de la région et doté de riches ressources minières (platine, or, diamant, nickel), le pays a vu sa production agricole chuter après la réforme agraire des années 2000, le Zimbabwe a été dirigé pendant 37 ans par Robert Mugabe. Avec désormais comme président Emmerson Mnangagwa, le Zimbabwe vit une situation économique compliquée qui a conduit plusieurs professionnels, notamment du secteur médical, à alimenter un important exode vers le Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale. Sur le plan environnemental, le pays enregistre une problématique surpopulation d’éléphants. Sur le plan culturel et historique, il y a bien sûr l’empire du Monomotapa fondé en 1430 mais, parmi les éléments forts à retenir, notamment en littérature, c’est la place de plus en plus grande prise par les écrivaines.

Le long règne d’un homme : Robert Mugabe

Héros de l’indépendance, Robert Mugabe a dirigé le pays pendant 37 ans, comme Premier ministre (1980-1987) puis comme président (1987-2017). Il séduit d’abord par une politique de réconciliation avec la minorité blanche, et sa politique sociale et éducative.

Mais il instaure très tôt un régime autoritaire, avec une répression brutale de ses opposants. Il provoque à partir des années 2000 l’effondrement économique de son pays, avec sa réforme agraire marquée par l’éviction violente de milliers de fermiers blancs pour redistribuer la terre à des fermiers noirs sous-équipés et insuffisamment formés.

Depuis qu’en 2017 il a écarté Robert Mugabe du pouvoir, Emmerson Mnangagwa préside aux destinbées du Zimbabwe. Il souhaite prolonger son bail à 80 ans passés.  © JEKESAI NJIKIZANA / AFP

Ses plus de 15 millions d’habitants restent confrontés à la flambée des prix. Après avoir grimpé en flèche en 2020, l’inflation avait ralenti à 175,8 % en juin 2023, selon les chiffres officiels, mais certains économistes l’évaluent plutôt autour de 1 000 %. En 2008, l’hyperinflation avait atteint des niveaux si vertigineux que la banque centrale avait été forcée d’émettre un billet de cent mille milliards de dollars zimbabwéens, devenu depuis un objet de collection. Le Zimbabwe reste sous le coup de sanctions occidentales pour corruption et violations de droits.

Le pays, dont le système éducatif a longtemps été envié en Afrique, subit un exode de personnel qualifié, notamment dans le secteur de la santé et de l’enseignement. Près de 1 800 infirmiers ? soit plus de 10 % des effectifs des hôpitaux publics ? ont émigré en 2022, principalement au Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, où les salaires sont dix fois plus élevés.

Le pays subit une surpopulation d’éléphants

Après le Botswana voisin, le Zimbabwe compte la deuxième plus grande population d’éléphants au monde, qui augmente de 5 % par an. Ses 100 000 pachydermes représentent près du double de la capacité de ses parcs, selon les défenseurs de l’environnement. Cette surpopulation entraîne des accidents de plus en plus fréquents, entre les animaux majestueux et les villageois à proximité de réserves. Les animaux sauvages, éléphants et crocodiles notamment, ont fait 68 morts en 2022 et 29 depuis le début de 2023, selon les autorités.

Des écrivaines de plus en plus reconnues

Figure du féminisme, Tsitsi Dangarembga est devenue célèbre en 1988 avec Nervous Conditions (« À fleur de peau »), premier livre publié en anglais par une femme noire zimbabwéenne. D’autres autrices zimbabwéennes, comme NoViolet Bulawayo ou Petina Gappah, ont acquis une notoriété internationale. Avant elles, la romancière britannique Doris Lessing, Prix Nobel de littérature en 2007, avait puisé son inspiration dans son enfance dans le pays.

Le POINT

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