Dans une démarche audacieuse vers la préservation durable des richesses côtières, la République du Sénégal, en partenariat avec ses alliés techniques et financiers, a tissé une toile robuste de Zones Marines Protégées (ZMP). Au cœur de cette initiative se trouve la Zone Marine Protégée d’Abéné, un écosystème marin d’une envergure remarquable, où des efforts passionnés sont déployés depuis sa création en 2004.

S’étendant sur une superficie impressionnante de 119 km², ce sanctuaire marin s’étire le long de la frontière avec la Gambie, unissant le village de Niafran à l’hôtel Karon sur 20 km, avec une largeur de moins de 11 km. Cinq villages côtiers, Kafountine, Djana, Abene, Kabajo, et Niafran, fusionnent harmonieusement avec cet écosystème préservé.

À la barre de cette entreprise délicate se trouve Jean-Valentin Samedy, conservateur dévoué, et son équipe, travaillant main dans la main depuis les premiers jours de la ZMP. Abéné, comme d’autres joyaux marins du Sénégal, adopte un modèle de cogestion, où les représentants des villages côtiers collaborent activement avec l’État pour assurer la protection et la durabilité.

Les réunions régulières du comité de gestion, composé de membres des cinq villages, ne sont pas simplement des discussions, mais des séances de prise de décision collective. De la planification des actions à la promotion du développement durable, la participation communautaire est la clé de voûte de cette stratégie de préservation.

Les habitants locaux, acteurs cruciaux dans ce ballet de conservation, jouent un rôle vital dans la surveillance et la sensibilisation. Leurs efforts dépassent la simple protection marine pour s’attaquer à des défis urgents tels que l’extraction de sable, menée par des individus provenant de divers horizons.

La ZMP d’Abéné a également tendu la main au CLPA (Comité Local de la Pêche Artisanale) et au GIE du Quai de Pêche, instaurant une collaboration collective pour une gestion judicieuse des ressources. Outre la surveillance, la ZMP se concentre sur l’interdiction de l’extraction de sable pour lutter contre l’érosion côtière, tandis que des campagnes de sensibilisation percutantes cherchent à décourager les constructions non durables qui aggraveraient cette menace.

Cependant, la bataille contre l’avancée de la mer nécessite des actions concrètes et un soutien financier. Comme l’affirme avec conviction le conservateur Samedy : « Nous avons besoin d’infrastructures solides, telles que des brise-lames, et d’autres mesures robustes pour faire face à cet enjeu majeur. » La préservation d’Abéné, un appel à l’action vibrant, nécessite une alliance solide entre la communauté locale, les autorités et les partenaires, pour garantir un avenir florissant à ce trésor côtière.

Paule Kadja TRAORE