Polémique à Metz: le concert de Bilal Hassani dans une ancienne église annulé
“Nous ne pouvons laisser un rendez-vous qui devait être un moment de joie, de partage et de fête, devenir un lieu de tension et de malveillance accrues”, a indiqué Live Nation, producteur de la tournée de Bilal Hassani, dans un communiqué.
Le collectif Lorraine Catholique avait hurlé à la “profanation”, en pleine semaine Sainte, dans un message sur son blog largement relayé. Il appelait à une prière de réparation avant le concert, devant l’ancienne église, désacralisée depuis 500 ans et transformée en salle de spectacles.
“En considérant les éléments perturbateurs voire menaçants qui viennent interférer, il est de notre responsabilité de n’exposer personne, la sécurité du public reste notre priorité”, a expliqué Live Nation.
Le prochain concert du chanteur, ex-candidat représentant la France à l’Eurovision, est prévu vendredi au Metronum à Toulouse.
Pour le groupe identitaire Aurora Lorraine, qui s’était associé aux protestations, l’annulation du concert est “une victoire”. “C’est le fruit de notre engagement, pour nous, c’est avant un message d’espoir et de motivation”, a expliqué à l’AFP Léo, 23 ans, cofondateur d’Aurora Lorraine, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.
Ce à quoi le maire de Metz, François Grosdidier (ex-LR), répond: “Leur indignation ne repose sur rien: depuis cinq siècles Saint-Pierre-Aux-Nonnains n’est plus une église. C’est une salle culturelle qui fait partie de la Cité Musicale Metz !”
L’édile se désole que le producteur de Bilal Hassani “cède à une forme de terrorisme intellectuel, au détriment de la culture”. “On peut aimer ou ne pas aimer Bilal Hassani, ce qui est inadmissible c’est qu’au nom d’une idéologie on annule un concert. C’est un recul de la liberté d’expression et une concession faite à des extrémistes homophobes”.
SOS Racisme Moselle et la CGT Spectacle ont également apporté leur soutien à l’artiste dans des communiqués distincts.
De son côté, Ludovic Mendes, député Renaissance de la Moselle, “consterné” par cette annulation, a annoncé qu’il allait demander au ministre de l’Intérieur “la dissolution des groupes identitaires à l’origine de ces intimidations”.