Non-déclaration à l’état civil : 230.000.000 d’enfants dans le monde et plus de 30% des enfants au Sénégal concernés

Les dispositions de l’article 51 du Code de la famille stipulent que l’enregistrement à la naissance est un droit pour un enfant. Le paradoxe de cette législation est que des milliers d’enfants sont confrontés à un défaut d’acte d’état civil du fait de leur non-déclaration à la naissance.
Selon le président de l’association « A bras grands ouverts », Daniel Fradin, 230.000.000 d’enfants dans le monde et plus de 30% des enfants au Sénégal ne sont pas déclarés à la naissance. 
A noter que 2.312 enfants ont été déclarés dans différents pays grâce à cette Association. La négligence et l’ignorance des parents dont certains n’ont pas eux-mêmes d’actes de naissance surtout dans les zones rurales, sont désignées comme facteurs.
Jacques Dioh, ambassadeur de l’Abgo explique : « En tant que directeur d’école, j’ai eu à recevoir des élèves qui en fin d’année voyaient la terre se dérober sous leurs pieds pour faute d’extrait de naissance. Dès la période des examens, on constate que des milliers d’élèves n’ont pas d’acte de naissance ». 

Ainsi, ces enfants sont privés de l’ensemble des avantages liés à leur identification parmi lesquels la gratuité des soins à l’hôpital pour les enfants de moins de 5 ans. Dans le pire des cas, ils sont exposés aux mariages précoces, à l’analphabétisme, au travail forcé, à la prostitution etc. 

Si les autorités administratives, éducatives, associatives œuvrent à faire respecter le droit vital de l’enfant, des escrocs minent le travail.
D’après Aminata Diop, sage-femme à la retraite, « certains parents sont victimes d’escrocs qui se font passer pour des agents de l’état civil et se voient attribuer un faux numéro de registre d’état civil en échange d’une somme d’argent. Ainsi, quand vient l’heure de scolariser l’enfant,  les parents n’arrivent pas à l’inscrire à l’école, faute de d’acte de naissance ».
En effet, bien qu’ils aient un document, l’enfant ne figure sur aucun registre. Certains sont obligés d’abandonner l’école et ne peuvent pas se présenter aux examens car ils ne disposent pas de papier légal permettant de constituer un dossier d’examen.
Pis encore, explique Jacques Dioh, « Ces enfants perdent leur droit à l’éducation et à la formation. Et, cette situation engage la responsabilité de chacun d’entre-nous. Ainsi, l’Etat doit réunir toutes les conditions nécessaires pour que les droits de ces enfants en situation d’illégalité soient rétablis ».

Pour lutter contre la non inscription des enfants à l’état civil, Aminata Diop propose que les services d’état civil aient des points focaux au niveau de toutes les structures de santé pour que dès que l’enfant naisse, qu’il soit déclaré aussitôt pour que la maman ait avec elle l’extrait de son enfant. Les Badienou gokh, les Asc, la presse doivent jouer leur partition en devenant des relais dans la sensibilisation pour l’inscription des enfants à l’état civil.

Seneweb

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