Nadjie avec Cheikh Amala Doucouré : L’homme de culture fait la promotion de la culture « Rasta »

Le mouvement rastafari, ou rasta, est un courant social, culturel et spirituel qui s’est développé à partir de la Jamaïque dans les années 1930, rappelle, l’animateur et promoteur émission radiophonique, Cheikh Amala Doucouré, conférencier  de la quatrième session du Salon Nadjié du 29 octobre 2021 organisé par le Goethe Institut.

Développant, son   thème sur, «le message du reggae face aux défis actuels de la jeunesse africaine», Cheikh Amala Doucouré a tenu à revenir un peu sur  l’histoire du Rasta  « Considéré comme une  religion pour certain, une philosophie et simple mode de vie pour d’autres, le mouvement rastafari n’est pas celui que vous croyez. A tort, on réduit ses adeptes à des hommes cools prônant la Jamaïque, dont les dreadlocks tombent autour d’un visage souvent détendu par la marijuana ». Cet aspect n’est pour lui qu’une  première apparence… souligne-t-il.

D’après Cheikh Amala Doucouré, le mouvement rastafari est, pour ceux qui le suivent réellement, religieux et culturel. C’est suite à une prophétie du jamaïcain Marcus Garvey, orateur brillant et voyageur érudit, que ce courant a vu le jour. Un siècle après la décolonisation, lui et la nouvelle génération de son pays sont agacés par la mentalité coloniale qui persiste. Garvey ordonne alors à sa communauté de regarder vers l’Afrique « où un roi noir sera couronné, qui mènera le peuple noir à sa délivrance ». Cette annonce coïncide avec le sacrement d’Hailé Sélassié 1er en Ethiopie durant les années 30.  

Concernant le rôle message rasta pour la jeunesse  s’est appesanti sur Bob Marley qui disant que  «Bob Marley disait dans Africa united :‘’je vous demande, vous les Africains, de vous unir’’». Toutefois, se plaint le rastaman, cette unité est sapée «par le chômage endémique, la pauvreté, la guerre, les conflits ethniques…»

Cette situation désastreuse, Cheik Amala Doucouré l’impute aux intellectuels africains, qui d’après lui, ont échoué leur mission. Car, estime-t-il « ces derniers devaient se référer  message Rasta est une force de dialogue qui peut permettre à la jeunesse africaine d’être forte et de trouver des solutions afin de faire face à ces fléaux ». Avant d’ajouter : « Si seulement les jeunes s’émancipent avec le reggae, l’Afrique pourra aller de l’avant».

Allant plus loin, dans la réflexion, Cheikh Amala Doucouré, conclut que la recrudescence de l’émigration clandestine en plus d’être une perdition de la jeunesse et également due à la mauvaise gestion des politiques de l’emploi des jeunes en  Afrique. Aujourd’hui, se plaint-il,  tout le monde veut se jeter dans la politique. En effet, ceux qui se disent activistes ou partisans d’un mouvement de la société civile sont des loups dans la peau d’une brebis. Tôt ou tard ils seront dans la politique».

L’artiste se dit  également désolé du recul constaté dans la percée de la musique sénégalaise «Actuellement, la musique en vogue au Sénégal et un peu partout dans le monde, c’est la musique nigériane. Il faut arrêter de leurrer la jeunesse et les pousser à identifier et valoriser leur musique »

« Pour que, l’Afrique puisse jouir de ces nombreuses retombées concernant, ces ressources naturelles, tels que l’or, le gaz, le pétrole entre autres, il est important que les dirigeants s’inspirent de la culture « Rasta » qui prône l’unité, la tolérance et le confiance en soi » déclare le conférencier.

En effet, selon Cheikh Amal, c’est le seul moyen de préserver le patrimoine africain s’est d’inculquer à la jeunesse la culture « Rasta ».

Paule Kadja TRAORE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous post POUR MIEUX COMMUNIQUER LA GESTION DURABLE DE LA PECHE ET L’AQUACULTURE: Les professionnels des Medias africains en conclave à ZANZIBAR
Next post Inondations-Sénégal : Un portail web pour répertorier les zones à risques bientôt disponibles