MISE EN ŒUVRE DE LA TARIFICATION CARBONE : La Banque Mondiale injecte 2 millions de Dollars

 L’évidence de la hausse effective de la température. La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) est un impératif urgent à l’heure où les pays les moins avancés subissent les effets adverses du réchauffement climatique.

Les données scientifiques, avec le 6e rapport du Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), montrent bien l’urgence avec laquelle il faut agir pour réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre.

Dans ce rapport, le GIEC rappelle que les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont réchauffé le climat à un rythme sans précédent : la température de la surface du globe s’est élevée d’1,1 °C par rapport à la période préindustrielle.

Quels que soient les scénarios d’émission, le GIEC estime que le réchauffement de la planète atteindra 1,5 °C dès le début des années 2030.

Limiter ce réchauffement à 1,5°C au plus 2 °C ne sera possible qu’en réduisant dès maintenant les émissions de 45% par rapport aux niveaux de 2019.

Aussi, pour faire apporter des réponses idoines à ces questionnements, le Sénégal mise parmi autres stratégies la mise en œuvre du marché carbone. C’est d’ailleurs dans cette dynamique qu’un atelier de lancement des activités du projet  partenariat pour la mise en œuvre du Marché  s’est tenu ce vendredi.

Pour Directeur de l’Environnement et des Etablissements Classées (Deec) Baba Dramé, la mise en œuvre de ce projet sera d’un apport certain en vue de la sécurisation du financement de notre Contribution Déterminée au niveau National (CDN) sur les changements climatiques, dans le cadre d’une approche inclusive, concertée et dynamique.

D’après lui, les outils de tarification carbone incluant notamment la taxe carbone, les systèmes d’échange de quotas d’émission et le marché carbone sont la pierre angulaire des politiques d’atténuation. « Ils permettront de donner un signal prix sur le carbone qui encourage les consommateurs à réduire leurs émissions tout en permettant, de récolter des revenus qui peuvent être redistribués intégralement afin de lutter contre le changement climatique et ainsi atteindre les objectifs de la CDN ». dit-il. Avant d’ajouter « Il existe au niveau mondial une expérience croissante avec ces instruments politiques, notamment dans des pays aux caractéristiques très différentes.

Un certain nombre d’économies émergentes, notamment la Chine, la Colombie, le Mexique et l’Afrique du Sud, ont récemment introduit la tarification carbone ».

Cependant, explique le directeur de la Deec, nombreux ont été les pays qui ont connu des difficultés réelles pour la mise en application d’un outil carbone.

Il a d’ailleurs rappelé que « Le Sénégal, cité en référence dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, a très tôt compris l’importance de l’utilisation des outils de tarification carbone aux fins de mise en œuvre de sa CDN ».

 

Selon lui, dans le domaine du marché carbone, des acquis ont été notés avec la mise en place d’une stratégie de mise en œuvre de l’article 6, la préparation d’un arrêté sur le cadre de gestion du marché, la signature d’accords bilatéraux sur les approches coopératives avec la Suisse et le Japon ainsi que la poursuite de la politique de renforcement des capacités des acteurs.

Abondant dans le même sens, la Directrice de l’Environnement pour l’Afrique de l’Ouest à la Banque mondiale, basée à Dakar, Maria Sarraf a soutenu que le Sénégal a fait des progrès en matière de politique climatique, comme en témoigne sa contribution déterminée au niveau national, qui contient les engagements d’atténuation et indique les priorités pour l’adaptation.  «Les mesures contenues dans la CDN ont le potentiel d’accélérer le développement, mais elles nécessiteront la mobilisation de ressources importantes.  La CDN du Sénégal estime les besoins financiers à 13 milliards de dollars US sur la période».

Elle révèle que la Banque mondiale a investi pour la  participation du Sénégal au Partenariat, une assistance technique de 2 ans financée par un don de 2 millions de dollars des Etats Unis du fonds fiduciaire du même nom, fait partie de ce portefeuille.  Cette assistance technique vise à faire progresser la compréhension des instruments de tarification du carbone et faciliter leur mise en œuvre.

Toutefois, le processus bien plus complexe de mise en place d’une taxe carbone, suit son cours. Des études de préfaisabilité ont été réalisées, des secteurs potentiels plébiscités et l’évaluation de l’impact économique de la taxe menée.

Le PMI qui fait l’objet de cette réunion permettra de faciliter un meilleur accès des parties prenantes clés à la finance et taxe carbone, à travers notamment le renforcement du cadre de gouvernance dédié, la mise en place de règles et procédures, le développement d’outils techniques et l’élaboration d’études sur les modalités de mise en place d’une taxe carbone.

Paule Kadja TRAORE

 

 

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