Les Sénégalais ne sont tous pas fiers de leur démocratie durement éprouvée, ces trois dernières années, avec la fin du mandat présidentiel de Macky Sall. Mais, contrairement à certains pays de la sous-région, le pouvoir n’est pas tombée aux mains de juntes militaires rappelle le journaliste Aminatou Diop : « Le Sénégal a une armée républicaine qui a su faire la sourde oreille, rester à sa place, garder les casernes pour veiller sur le civil. Tant que nous avons cette assurance et nous l’avons, je pense que le Sénégal est bien à l’abri et reste l’exemple, le leader à suivre en matière de démocratie, en matière de processus électoral dans la sous-région, voire sur le continent. »

Impact positif sur l’économie ?

Pour l’économiste Mor Gassama, enseignant chercheur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le peuple a fini par avoir le dernier mot en portant un candidat de l’opposition au pouvoir. Cette démocratie apaisée pourrait bien avoir un impact positif sur l’économie du pays :

« Dans les périodes sombres de mars 2021 à mars 2023, ce n’est pas du tout encourageant pour tous ceux qui voudraient venir s’installer au Sénégal pour y investir. Mais avec cette nouvelle dynamique, avec le climat apaisé, je pense que ça donne une autre image du Sénégal et que ça va même attirer davantage les investisseurs », prédit l’économiste.

Ne pas se reposer

La démocratie sénégalaise ressemble à la plupart des démocraties dans le monde, fait remarquer l’historien et archiviste Mbaye Thiam :

« Jusqu’à la première alternance démocratique de 2000, celle qui l’a suivie en 2012 et celle qui vient de se passer en 2024, on peut indubitablement considérer que si ce n’est pas une démocratie parfaite, c’est bien un modèle démocratique qui connait des problèmes mais qui, progressivement, s’améliore pour produire non pas la démocratie parfaite qui n’existera jamais, mais de plus en plus de qualité dans la transmission des pouvoirs avec un peuple souverain qui élit des députés, des représentants et un président de la République » explique-t-il au micro de la DW.

Pour Mbaye Thiam, il y a donc des acquis mais il prévient qu’il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers.

Auteur: Robert Adé