Kinshasa : la dépouille du guitariste congolais « Lokassa ya Mbongo » traîne à la morgue (une structure de défense des droits des artistes)

La dépouille du guitariste, auteur compositeur congolais, Lokassa ya Mbongo, de son vrai nom : Lokassa Kiasa Denis, demeure, jusqu’à ce jour, à la morgue d’un hôpital de la place, depuis son rapatriement à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC) au mois d’avril dernier, a appris l’ACP samedi d’une structure de défense des droits des artistes.

« Le corps de notre artiste, Lokassa ya Mbongo, a été rapatrié au pays et selon sa dernière volonté, il a émis le vœu d’être inhumé à Kinshasa. Si l’organisation des obsèques traîne, ce n’est pas la faute de la famille biologique de l’illustre disparu. Le gouvernement de la République avait décidé d’organiser ses funérailles, afin de lui rendre les hommages de la Nation », a déclaré le coordonnateur de l’asbl, Artiste en danger, Tsaka Kongo.

« Il est inadmissible que l’on prenne toujours du temps pour organiser les obsèques d’un artiste. Nous demandons au gouvernement de la République d’honorer, à chaque fois et dans un délai raisonnable, ses promesses, afin d’aider les défunts à reposer en paix. Et aussi à permettre aux familles de clôturer leur deuil. Nous sommes des bantous. Ne l’oublions pas », a, pour sa part, déploré un chroniqueur musical qui a requis l’anonymat.

Lokassa ya Mbongo, de son vrai nom Lokassa Kasia Denis, a été l’un des virtuoses guitaristes congolais dont le talent s’est révélé vers les années 60, au sein de l’orchestre Diamant Bleu. Il ira faire valoir et perfectionner son talent dans African fiesta national de Tabu Ley Rochereau. Avec la collaboration des artistes Sam Mangwana, Dizzy Mandjeku, Théo Blaise Kounkou et Ringo Moya, Lokassa ya Mbongo va mettre sur pied l’orchestre African all stars. Au début de l’année 80, en quête d’un épanouissement, Il décide de s’installer à Paris.

Sa notoriété se révèle aux côtés des artistes de renom tels qu’Abeti Masikini, Kanda Bongo Man, Ballou Canta, Kass Kass et des ténors de l’orchestre Empire Bakuba.

En 1985, il sortira son album solo « Adiza ». Quatre ans plus tard, il met sur pied le groupe Soukous Stars. Ce consortium musical imposant le soukous, comme rythme phare, va galvaniser la scène afro-parisienne et conquérir notamment, l’Amérique latine, particulièrement les mélomanes colombiens avec les classiques « Nairobi Night » et « Lagos Night ».

Incontournable avec son doigté impressionnant, il est l’homme orchestre sur la scène de l’Olympia à Paris, en 1970 avec Tabu Ley.

Natif de Kinshasa en 1946, à Kinshasa, Lokassa a été l’un des rares créateurs musicaux à concocter des rythmiques dont l’impact est encore perceptible à ce jour sur le continent africain et sous d’autres cieux. Plus d’une trentaine d’années de carrière et des tubes de référence sur le plan artistique, Lokassa ya Mbongo décéde le 15 mars 2023 aux États Unis d’Amérique des suites d’une maladie, laissant un patrimoine musical parsemé d’un nombre éloquent de classiques de la rumba congolaise et une variété de succès du soukous parisien.

SyndiGate.info

Previous post Macky Sall à ses potentiels dauphins : “Ce qu’il faut faire pour éviter la défaite…”
Next post Keur Massar : deux jeunes meurent alors qu’ils…