Joseph-Antoine Bell dézingue Eto’o et Aboubakar
Les rodomontades du président Samuel Eto’o ou du capitaine Vincent Aboubakar parlant de victoire finale du Cameroun agacent prodigieusement l’ancien gardien Joseph-Antoine Bell, avant le premier match du Mondial-2022 des Lions Indomptables contre la Suisse, jeudi.
« C’est peut-être une nouvelle manière pour les petits pour qu’on parle d’eux, ils auront gagné la coupe du monde des déclarations… », dit à l’AFP Bell, 68 ans, qui compte 70 sélections et a remporté deux Coupes d’Afrique des nations.
Eto’o, ex-buteur d’exception devenu président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), a lancé: « Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas la gagner », pronostiquant une finale contre le Maroc.
Le capitaine Vincent Aboubakar a de son côté assuré que le Cameroun n’avait « rien à envier au Brésil. Nous sommes une grande équipe, nous représentons un grand pays et nous avons les moyens d’aller loin. Laissons notre jeu parler pour nous ».
« S’ils se mettent à chanter qu’on va gagner la Coupe du monde, ils sont totalement à côté de la plaque », reprend Bell Joseph-Antoine, comme on l’appelle chez lui.
« Ce n’est pas sérieux, j’ai pitié pour les joueurs », poursuit Bell. « Le foot se termine sur le terrain, comme il n’y a qu’un seul vainqueur, cela se terminera par la faute des footballeurs pour 31 équipes ».
« Il faut être lucide »
« Quand ils ne l’auront pas gagnée, à la fin, ce sera à cause d’un gardien, d’un défenseur qui a été lent, d’un attaquant qui a manqué un but… », se désole-t-il.
C’est Eto’o « qui a lancé la mode, les joueurs se sont sentis obligés de suivre. Emboîter le pas à son président, c’est politiquement correct, mais cela montre leur manque de personnalité », juge-t-il.
Les Lions vont jouer leur 24e match de Coupe du monde contre la Suisse, record d’Afrique, devant le Nigeria (21, absent au Qatar) et le Maroc (20).
Mais depuis 1990, les Lions ont été trop facilement domptés, systématiquement éliminés au premier tour. « On a gagné un match de Coupe du monde en 32 ans », souligne Bell, contre l’Arabie Saoudite (1-0) en 2002.