Fou Malade : Un corps si frêle au milieu d’un engagement sans faille …

Un grand rappeur d’un mètre soixante ! Malal Almamy Talla plus connu sur le sobriquet de Fou malade peut être croqué  ainsi. Désormais  son nom évoque quasi automatiquement l’activisme. Et de fait il use de tous les moyens pour se faire entendre : du Rap aux plateaux de télévision le combat est le même porter la voix des sans voix. C’est quand même un fou polygame, titulaire d’une licence d’anglais de l’Université Dakar !!!

Un bout d’homme qui fait à peine 1,60 m. Vêtu d’une chemise en wax, d’un pantalon jean, son éternel bonnet noir et blanc en laine  sur la tête,  sa silhouette  frêle et son allure d’adolescent  contrastent d’avec sa mentalité.  Avec son physique « spécial », il parvient toujours à cristalliser sur lui l’attention du plus grand nombre. Il surprend toujours par son talent et sa capacité à  détourner le débat en sa faveur dans une ambiance décontractée.

Il a créé sa propre voie depuis l’enfance et refuse de se conformer aux normes. Ces compères rappeurs, utilisent la musique pour faire passer des messages de société et aussi pour gagner leur pain, lui il en fait un mode de vie. Il résume son existence à « humaniser » son entourage et ne veut être comparé à  personne. « Dans cette vie éphémère chacun a le droit de marquer ces empreintes à sa manière pour léguer à ces héritiers un patrimoine légitime valorisant»

« Etant déjà à l’élémentaire, je trainais plus avec les filles qu’avec les garçons. Je faisais rire et rigoler et m’adonnais rarement aux mêmes activités que mes confrères », confie l’artiste-rappeur.

Malal qui refuse tout le temps de se conformer aux règles établies par la société tirerait cet esprit de l’ambiance dans laquelle il a grandi. « A la maison, on retrouve du tout. Il y a des mourides, des tidianes, des socialistes, des libéraux, des non-alignés…et pourtant, chacun respecte la position de l’autre ».

Chez les Talla, chacun choisit sa voie. « Nous baignions dans un milieu d’intellectuels certes, mais profondément libres d’esprit ».

Rebelle jusqu’à l’âme, Malal ne fait décidément pas dans la langue de bois. Il poussera le bouchon jusqu’à dénoncer certains agissements de la police. « Pourquoi m’adresser aux valets alors que le Roi est assis en face de moi. C’était une occasion unique pour communiquer avec les autorités et leur faire part de certains agissements », justifie le rappeur.

Polygame marié à deux épouses, son statut de père n’empêche pas pour autant cet homme, avec cette allure d’éternel adolescent, d’aller jusqu’au bout de ses idées. L’anticonformisme est un choix qu’il a fait et il dit l’assumer jusqu’au bout.

Dans son premier tube « Foumalade » sortie sur le marché sénégalais en 2004, il invitait ceux qui se croient plus intelligents autour d’une table, pour ensemble débattre et voir qui avait tort. Le thème sortait du lot, l’écriture, la tonalité aussi. Le succès était dès lors assuré. Ce premier tube qui avait alors cartonné lui a valu une place dans la musique sénégalaise. Avec le recul, Malal Talla reconnait  avoir un concept « relatif à la folie ». Citation fort, Résumé

Paule Kadja TRAORE

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