ENVIRONNEMENT: Hausse alarmante du trafic d’espèces sauvages

Le trafic d’espèces sauvages ainsi que la corruption gagnent de plus en plus de terrain ces derniers mois à Madagascar.

Exponentiel. De la faune à la flore, le trafic d’espèces sauvages devient de plus en plus inquiétant ces dernières années et particulièrement depuis quelques mois, avec une recrudescence du commerce domestique. À en croire les témoignages d’une source sûre auprès de L’ONG Alliance Voahary Gasy (AVG), des mouvements internes de trafic sont observés actuellement. Des trafics en catimini qui consistent à acheminer des espèces sauvages d’un point A à un point B de la Grande île. D’après notre source, les saisies se sont multipliées pour ce qui en est des espèces endémiques de tortues, surtout celles qui sont radiées. Ce qui inquiète le plus en ce moment c’est cette nouvelle tendance du trafic à se tourner petit à petit vers l’intérieur. « Nous constatons qu’il y a un mouvement interne d’espèces sauvages qui est de plus en plus important. Pour les tortues, par exemple, elles sont régulièrement acheminées de Toliara vers Mahajanga. Récemment, une saisie d’environ une centaines de tortues ont été effectuée, plus d’autres saisies plus ou moins importantes ». Des reptiles terrestres, à l’instar des « Sokake », tortues radiées qui font de plus en plus l’objet de ventes décomplexées, surtout sur les réseaux sociaux. À se fier aux données fournies par le World Wide Fund (WWF) Madagascar, ces tortues figurent désormais dans la liste des espèces menacées d’extinction en raison du commerce domestique qui grignote peu à peu la population de ces espèces ; qui a diminué de 65%. Cette recrudescence inquiète plusieurs militants et acteurs dans le domaine environnemental. « En fait, après avoir surveillé un tronçon du trafic, nous soupçonnons que les trafiquants cherchent un point de sortie à leurs marchandises. Cela ne reste toutefois qu’au stade de probabilité », confie notre source.

Fléau

Le trafic touche aussi le bois précieux qui génère des flux financiers illicites et de la corruption. Un fléau qui passe par toutes les chaînes d’approvisionnement allant du transport à l’accès à la marchandise par les commanditaires (particuliers ou personnes morales). D’après un rapport du réseau international de surveillance de la faune et de la flore sauvage (TRAFFIC), 64% des espèces protégées saisies au niveau mondial proviennent de Madagascar. Pour ce qui en est du bois précieux, les chiffres de TRAFFIC font froid dans le dos, pour la période entre 2000 et 2021, « 350.000 arbres ont été abattus illégalement dans les aires protégées et au moins 150.000 tonnes de grumes ont été dédiées à l’exportation ».

SyndiGate.info

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