L’annonce du colonel Babacar Dione, directeur des eaux et forêts, chasses et de la conservation des sols est alarmante. Le colonel  a révélé que le Sénégal a perdu près de 5 tonnes par hectare de son potentiel carbone séquestré au cours des 16 dernières années.

Cette révélation surprenante est le résultat d’un vaste travail d’inventaire mené entre 2007 et 2023 sur 208 placettes permanentes réparties à travers les différentes zones éco-géographiques du pays. L’objectif de cet inventaire était clair : comprendre la diversité et la dynamique des plus de 8 millions d’hectares de forêts que possède le Sénégal.

Les résultats de cet inventaire ont révélé des évolutions divergentes à travers le pays. Si certaines régions ont montré une évolution positive, d’autres ont été témoins d’une régression inquiétante de leur potentiel forestier. Des facteurs tels que les coupes abusives de bois et les déficits pluviométriques ont été identifiés comme des causes majeures de cette dégradation.

Des régions comme les Niayes et le Walo ont particulièrement souffert de cette régression, en raison notamment du changement d’utilisation des terres pour des aménagements hydro-agricoles et des activités agricoles. Des placettes permanentes ont même été reconverties en zones d’habitation, illustrant ainsi la pression croissante sur les ressources forestières du pays.

Malgré ces défis, le colonel Dione a également partagé des nouvelles encourageantes, notamment en ce qui concerne la densité de la végétation dans certaines régions telles que la haute Casamance. Près de 80% du potentiel forestier du pays est constitué de jeunes arbres, ce qui offre un espoir quant à la pérennité de la forêt sénégalaise.

Cette révélation sur la régression du potentiel carbone séquestré met en lumière l’urgence d’agir pour préserver les précieuses ressources forestières du Sénégal et lutter contre le changement climatique. La séquestration du carbone dans les écosystèmes forestiers est un mécanisme essentiel pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre et protéger notre planète pour les générations futures.

Paule Kadja TRAORE