Dakarnave : 22 ans de carnage financier

Dans le cadre de la restructuration du secteur de la réparation navale, l’Etat du Sénégal avait signé en 1997 avec la société portugaise Lisnave un protocole d’accord pour la création d’une société de droit sénégalais chargée d’exploiter les infrastructures de réparation navale de Dakar. Dakarnave vit ainsi le jour un an plus tard, en 1998.

Si Lisnave détient 100% du capital de Dakarnave, l’Etat a créé la Société des infrastructures et de réparation navale (SIRN), qui a la charge de la gestion du patrimoine de réparation navale de Dakar. Un audit de l’exécution de la concession en question, entreprise par l’actuel directeur général de la SIRN, Saliou Samb, révèle un véritable carnage financier.

D’après Libération, qui parle de cette affaire dans son édition de ce jeudi, les auditeurs ont signalé que, entre 1999 et 2020, l’activité a généré 202 milliards 386 millions 612 mille 983 francs CFA. Et sur ce montant, renseigne la même source, Lisnave a encaissé 97%.

La recommandation des auditeurs

Le journal précise que là où la SIRN a contribué pour 16 milliards 515 millions 179 mille 629, répartis entre infrastructures (plus de 9 milliards) et investissement (plus de 7 milliards), Lisnave n’a fourni que 1 milliard 727 millions composés de ses fonds propres (221 millions) et d’autres ressources affectées à l’augmentation de capital (un peu plus de 1,5 milliard).

Pire, pointe Libération, la société portugaise n’a pas réalisé tous les investissements liés à ses engagements contractuels. Même si, elle ne verse à l’Etat qu’une redevance dérisoire (62 millions par an) et profite d’appartements de la SIRN situés au centre-ville pour un loyer très bas, ce qui cause au Sénégal un préjudice de 2 milliards 428 millions.

Ce calcul ne tient pas compte du manque à gagner de 7 milliards 755 millions provoqué par le statut («non conforme») d’Entreprise franche d’exportation accordé à Dakarnave.   

Ces impairs ont poussé les auditeurs à recommander à l’Etat du Sénégal de ne pas reconduire le contrat de concession de Lisnave. Celui-ci expire en 2024.

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