COP28 : l’espoir d’un accord final malgré les désaccords sur les énergies fossiles

Plus de 80 pays, dont la France, font pression pour que les participants à la COP se séparent ce mardi en signant un accord incluant une clause sur l’élimination progressive des combustibles fossiles des sources d’énergie.

De quoi accouchera la COP28 ? La question se pose, aussi brûlante que certaines zones de la planète, alors que les négociations du sommet de Dubaï sont entrées dans leur phase finale ce dimanche. La question de savoir si le monde devait, pour la première fois, s’entendre sur la fin de l’ère du pétrole et du gaz, a été chahutée le patron de l’OPEP, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. Son secrétaire général, le Koweïtien Haitham al-Ghais, a appelé ses membres et leurs délégations à « rejeter proactivement tout texte ou toute formulation qui cible l’énergie, c’est-à-dire les combustibles fossiles, plutôt que les émissions de gaz à effet de serre ».

L’Arabie saoudite et la Russie sont aux avant-postes de ce combat. Premier extracteur de pétrole au monde, l’Arabie saoudite a appelé ce dimanche les pays de la COP28 à « prendre en compte nos perspectives et nos inquiétudes ». Le représentant de Riyad les a invités à réduire les émissions de gaz à effet de serre par le développement de solutions technologiques, bien que le captage du carbone, extrêmement coûteux, n’ait pas encore prouvé son efficacité à grande échelle.

Le principal envoyé chinois pour le climat, Xie Zhenhua, a déclaré samedi qu’un accord de la COP28 ne pourra être considéré comme un succès que s’il inclut un accord sur les combustibles fossiles – sans toutefois préciser si Pékin soutiendrait un accord de « suppression progressive ». Il a déclaré que la COP28 était le sommet climatique le plus difficile de sa carrière.

« L’échec n’est pas une option »

À l’inverse, une coalition de plus de 80 pays, dont la France, l’Union européenne, les États-Unis et des petits États insulaires, fait pression en faveur d’un accord incluant des dispositions visant à « éliminer progressivement » le pétrole, le gaz et le charbon.

« L’échec n’est pas une option. Nous recherchons l’intérêt général », a prévenu ce dimanche Sultan Al Jaber, patron de la compagnie pétrolière Adnoc, et président de la conférence internationale organisée sous l’égide de l’ONU. « Nous devons trouver un consensus et un terrain d’entente sur les énergies fossiles, y compris le charbon », a-t-il ajouté, se vantant d’être le premier président de COP à demander que les fossiles soient cités dans tout accord final. Le charbon a été mentionné en 2021 à Glasgow.

« L’énergie renouvelable est pas chère, propre et infinie, elle peut répondre à la croissance de la demande d’énergie sans empoisonner notre environnement ni faire suffoquer notre planète », a plaidé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres depuis Doha. Il doit retourner ce dimanche à Dubaï pour la dernière ligne droite. Il a appelé les compagnies pétrolières à investir dans les renouvelables, et les dirigeants mondiaux à la COP28 à s’accorder sur « de fortes réductions d’émissions alignées sur 1,5 °C », au-dessus des niveaux préindustriels.

La conférence organisée à Dubaï a donné lieu à une série d’engagements non contraignants de la part des pays pour atteindre des objectifs tels que tripler les déploiements d’énergies renouvelables et d’énergie nucléaire, réduire considérablement l’utilisation du charbon et réduire les émissions du puissant gaz à effet de serre méthane. Mais selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ces engagements, s’ils sont respectés, ne permettront de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie que de 4 milliards de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone d’ici 2030. Bien que ce chiffre soit substantiel, il ne représente que 30 % de la réduction nécessaire pour parvenir à la neutralité carbone en 2050, conformément à l’Accord de Paris de 2015.

Le parisien

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