COP 28 à Dubai : La Transition Juste, épicentre d’une transformation captivante

Il est 11 heures à Dubai, au centre Expo 2020, où la 28e Conférence des Nations sur le Climat (COP 28) bat son plein sous une chaleur écrasante. Les experts, négociateurs, activistes et journalistes, chacun dans son rôle, s’efforcent de décrypter les mystères de cette rencontre climatique extraordinaire.

Au cœur de la COP 28, une véritable attraction émerge : la Transition Juste. Mais la question brûlante demeure – cette transition intègre-t-elle véritablement les droits humains et répond-elle aux besoins des communautés les plus touchées par les bouleversements climatiques?

Pour les pays les moins avancés, le Sénégal en tête, il est crucial d’aborder les enjeux sous l’angle des transformations nécessaires pour faire face aux défis immédiats de développement et de résilience climatique, en particulier dans des secteurs clés tels que l’agriculture, les zones côtières et les ressources en eau.

Les effets mitigés des politiques sectorielles soulignent l’urgence d’une nouvelle approche de planification, plus coordonnée, inclusive et systémique, orientée vers le moyen et le long terme. La résilience climatique, selon les Plans Nationaux d’Adaptation (PNA), exige une mise en œuvre intégrée des mesures d’adaptation identifiées et la mobilisation des ressources nécessaires.

Le Sénégal, désormais producteur de pétrole et de gaz, esquisse une transition énergétique majeure pour assurer un accès universel aux services énergétiques. Cela vise à corriger les disparités territoriales et à répondre à la demande énergétique cruciale pour la résilience agricole, l’industrialisation projetée et les programmes de mobilité durable.

Au-delà de l’énergie, le développement infrastructurel, tant urbain que rural, émerge comme un pilier essentiel pour une croissance sobre en carbone et résiliente au changement climatique. La législation récente du Sénégal en matière d’aménagement et de développement durable des territoires souligne l’importance d’une planification intégrant le climat.

La transition industrielle, avec sa politique d’industrialisation 2021-2035, est une préoccupation majeure. La transformation optimale des matières premières locales, un développement industriel inclusif et durable, ainsi que la diversification manufacturière sont au cœur des enjeux.

Dans le domaine agricole, la clé réside dans la maîtrise des ressources en eau pour faire face aux variations pluviométriques. Une gestion améliorée des eaux souterraines et de surface, associée à des solutions énergétiques propres, est cruciale, tout comme la promotion de l’agroécologie.

Pour concrétiser ces transformations, des principes tels que la souveraineté, la synergie, la justice climatique et sociale, la sensibilité au genre et la territorialisation des actions doivent être mis en avant. La voix des acteurs non étatiques – entreprises, collectivités, communautés – est indispensable pour insuffler une nouvelle dynamique de développement répondant aux besoins immédiats.

La COP 28 à Dubai se profile donc comme bien plus qu’une conférence climatique ordinaire, mais plutôt comme une opportunité  de redéfinir notre avenir commun.

Paule Kadja TRAORE (Abenatv)

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