COP 24 en Pologne: c’est la dernière ligne droite et le temps est compté

A la COP24 à Katowice, en Pologne, le temps est compté puisque le rendez-vous pour le climat s’achève demain, vendredi 14 décembre. Il s’agit de mettre en oeuvre l’accord de Paris. C’est, en ce moment, le « segment ministériel », ce sont là les ministres qui négocient; alors, vers quoi se dirige-t-on ?

En ce moment, les financements sont au centre des discussions. Il y a d’une part, l’argent dédié à l’adaptation des pays en développement aux effets du changement climatique ; ensuite, l’évaluation de ce dont les pays en développement ont besoin pour passer à une économie verte ; enfin, la mise en place des règles techniques pour s’assurer que les engagements pris seront bien respectés, car les engagements financiers de l’accord de Paris ne sont pas juridiquement contraignants.

D’autres sujets sont également discutés : les contributions nationales, c’est-à-dire les actions des pays pour lutter contre le changement climatique, et tout ce qui sert à les évaluer. Les ministres ont donc jusqu4à demain pour élaborer des solutions qui seront proposées en séance plénière. Cette séance sera suivie d’un dernier round de discussions pour qu’ils arrivent à se mettre d’accord. Les négociateurs avouent qu’il y a un manque de leaderships dû à la situation géopolitique, mais nous sommes dans le « segment ministériel » et la diplomatie bat son plein.

Du côté des pays les plus vulnérables, on n’envisage pas qu’il n’y ait pas d’accord, car, en 2019, un nouveau cycle de COP devrait commencer, un cycle consacré à la maîtrise de la hausse de la température, car la trajectoire actuelle qui nous emmène vers 3° supplémentaires ne sera pas supportable.

Le Brésil sous tous les regards

A la COP24 à Katowice, les regards sont notamment tournés vers le Brésil, indique l’une de nos envoyées spéciales à KatowiceChristine Siebert, puisque le nouveau président Jair Bolsonaro est tenté de suivre l’exemple américain et d’annoncer le retrait du Brésil de l’accord de Paris sur le climat. Le futur ministre de l’Environnement Ricardo de Aquino Salles vient de qualifier le réchauffement climatique de « question secondaire » et de préciser que le Brésil déciderait dans les prochaines semaines de rester ou non dans cet accord.

Comme ancien député, Alfredo Sirkis connaît un peu Jair Bolsonaro. Aujourd’hui, en tant que coordinateur du Forum brésilien du changement climatique, il observe de près l’attitude du futur président brésilien en matière climatique : « Je ne pense pas que le Brésil va quitter l’accord de Paris. Je crois qu’il y aura une grande mobilisation au Brésil qui touche non seulement les gens qui sont directement concernés par la question du climat, mais aussi des groupes économiques qui ont peur des conséquences économiques de quitter l’accord de Paris. »

Terrible recul

Pour les peuples indigènes, un retrait de l’accord de Paris serait un terrible recul. Sônia Guajajara est militante environnementale du peuple Guajajara : « L’accord de Paris reconnaît la culture des peuples indigènes. Il faut absolument protéger ces peuples. Nous protéger, cela revient aussi à sauvegarder les forêts puisque, par notre manière de vivre nous préservons les forêts amazoniennes. »

Les peuples indigènes du Brésil sont depuis longtemps menacés. Selon le Conseil indigène missionnaire, 110 indigènes ont été tués l’année dernière. Mais l’arrivée de Jair Bolsonaro au pouvoir leur fait craindre une situation encore pire.

Source :Rfi.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous post Le mercure chez les orpailleurs : une pratique en pleine propension, des conséquences désastreuses sur santé.
Next post CHANGEMENT CLIMATIQUE : L’Afrique subsaharienne largement touchée