Un agent de manutention de l’aéroport international Blaise Diagne a comparu devant le tribunal des flagrants délits de Mbour, pour avoir dérobé des cheveux naturels, des bijoux en or et en diamant dans une valise accidentellement ouverte lors d’un service de déchargement.
L’agent de 41 ans, qui a cumulé 15 années de service irréprochables à l’aéroport, sous le poids des aléas de la vie, a, en quelques minutes, vu son parcours s’effondrer. En plein service, alors qu’il déchargeait des bagages, plusieurs valises sont tombées. L’une d’elles, appartenant à M. F. Diaw, s’est ouverte, sa fermeture ayant cédé sous le choc. À l’intérieur : des cheveux naturels et des bijoux en or et en diamant. Piqué par la tentation, I. J. Basse a reconnu avoir dérobé une bague, des cheveux naturels, une chaîne, une paire de boucles d’oreilles et une boucle unique, qu’il a par la suite remis à son ami bijoutier contre la somme de 200 000 F CFA, car il était dans le besoin.
C’est un bracelet oublié dans la valise de la plaignante qui a trahi le manutentionnaire. Le bijoutier A. Diop est poursuivi pour recel. Celui-ci a expliqué avoir fait fondre les bijoux, sans se poser des questions sur leur provenance, car il avait confiance en son ami.
Malgré la gravité des faits, M. F. Diaw a choisi de pardonner, adressant une lettre de désistement au tribunal après avoir reçu trois millions de francs CFA de la part de la famille du prévenu.
Mais pour le procureur, le mal est fait. « C’est l’image du Sénégal qui est en jeu. Les gens vont croire qu’à l’aéroport, nous avons des voyous. Même si la partie civile a pardonné, la justice ne vous pardonne pas ». À l’endroit du bijoutier, le procureur Camara dira : « Vous ne pouvez pas acheter n’importe comment, sans facture. Vous alimentez l’insécurité. »
Du côté de la défense, les avocats ont plaidé l’humanité et la clémence. Maitre Khadim Cissé a décrit son client comme « quelqu’un qui a trébuché et, dans sa chute, a emporté son ami A. Diop ». Son confrère Omar Sène a quant à lui insisté sur le caractère isolé et non prémédité de l’acte. « C’est un agent serviable, respecté, qui a compris la gravité de son geste. Il risque de perdre son emploi et tous ses droits, malgré ses 15 années de service », soutient Me Sène.
Les avocats ont demandé une requalification des faits en vol simple et une application bienveillante de la loi.
En attendant le délibéré fixé au 27 mai prochain, I. J. Basse et A. Diop ont été placés sous bracelet électronique.
Vol de cheveux naturels, de bijoux en or et en diamant à l’aéroport : Le manutentionnaire et son ami bijoutier receleur placés sous bracelet électronique

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