VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : Le juriste Amadou Sall s’indigne

Les récentes violences envers des jeunes femmes doivent être dénoncées avec la plus grande fermeté. La réponse à ces violences nécessite la mobilisation de tous.  

Car, rien ne saurait justifier de tels comportements qui émeuvent toute la société. Loin des discours « politiques », loin de la modération, et au cœur toutes ces vives réactions, il est important de comprendre en termes de remise en question, de prises de conscience, les raisons qui amènent l’homme sénégalais à croire qu’il a tous les droits sur la femme.

Il est bien beau de s’émouvoir face aux meurtres, viols, agressions physiques et sexuelles, mais il est encore plus important d’agir sur les causes de cette violence. Il s’agit d’arrêter définitivement de les considérer comme de simples faits divers.

Car, cette violence est la partie la plus visible et la plus terrible de l’organisation de notre société : elle démontre la domination de l’homme sur la femme. Elle est là pour rappeler aux femmes qu’elles sont dominées. Elle est le symbole de la difficile cohabitation des hommes et des femmes dans la société sénégalaise. Ses nombreuses formes et manifestations ainsi que la diversité des expériences vécues par les femmes sénégalaises révèlent le lien existant entre la société et les autres relations de domination et de subordination des femmes dans des divers contextes.

Elle est donc avant tout un problème structurel et ne peut pas être attribuée aux seuls facteurs liés aux comportements individuels et aux histoires personnelles, aux histoires de famille oute tentative d’élucidation des facteurs liés à la violence contre les femmes doit s’inscrire dans le contexte plus large des relations de pouvoir.

Est-il toujours utile de rappeler à l’homme sénégalais qu’en matière de violence notamment sexuelle, les circonstances ne sont guère pertinentes ?  La réponse est malheureusement oui. Car, dans une société où l’on rejette la faute sur la femme et trouve des excuses à l’homme ; où en cas de viol par exemple, la faute est jetée sur la manière de s’habiller de la femme, sa démarche « aguicheuse » etc ; dans une telle société, ces violences ne peuvent que traduire en actes, l’autorisation donnée aux hommes, de dominer, d’asservir, de contrôler la vie et le corps des femmes, quel que soit leur âge. Il y a, sous-jacents aux comportements de violence sexiste, des rapports de force et de domination des hommes sur les femmes, des garçons sur les filles, parfois directs, d’autres fois plus subtils.

Il est temps de dire STOP, de dire que « les femmes, quel que soit l’âge,  ne sont ni des objets sexuels ni des moyens d’évacuer des colères indignes ».

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