l était beau. Élégant. Majestueux.
Quand il déboulait sur l’écran, tout s’arrêtait. Plus rien n’existait que lui.
Tapha nous hypnotisait. Il avait cette manière unique d’habiter ses rôles, de captiver les regards, de forcer l’admiration sans jamais la réclamer. Son jeu d’acteur était singulier, subtil, vrai. Il était aussi brillant en wolof qu’en français, aussi naturel dans la tragédie que dans la comédie.
Tapha était un artiste d’une dimension exceptionnelle.
Il nous a marqués à jamais à travers la troupe légendaire Daaray Kocc.
C’est toute une époque, un pan de notre mémoire collective, un éclat d’enfance douce et insouciante qui s’en va avec lui.
C’est cette époque bénie que l’on ne vivra plus jamais. Oui, ce bon vieux temps où toute la famille, en silence et en communion, se réunissait chaque mardi soir autour de la télé en noir et blanc, attendant religieusement la nouvelle création de Daaray Kocc.
Des téléfilms comme Appolo, Adama ak Awa, Xalima Maam Yalla (Lapiss Lapass) et tant d’autres ont bercé notre tendre enfance. Ces histoires, ces voix, ces visages… Ils font partie de nous.
C’était une autre époque. Une autre vie.
Un temps où l’on pouvait regarder la télévision en famille, sans que la pudeur des parents ne soit heurtée, sans malaise, sans gêne. C’était le théâtre du peuple, la fierté d’un art authentique et digne.
Adieu Tapha.
Va retrouver tes compagnons :
Ibou Laye, Abou Camara, Malick Ndiaye Fara Thial Thial, Dembi, Père Makhouredja Guèye, Baye Peu Mass Gueye et tous les autres…
Vous êtes désormais réunis, là-haut, dans cette troupe céleste où les rideaux ne se ferment jamais.
Repose en paix, l’artiste.
Quel dommage, quel immense regret que le Sénégal ne vous ait jamais vraiment offert l’hommage que vous méritiez.
Surtout de votre vivant.
Mais sache que nous, nous ne vous oublierons jamais.
Dors en paix au paradis des artistes
Maky Madiba Sylla cinéaste et acteur culturel
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