Revalorisation du salaire des travailleurs domestiques : le CRADESC salue une victoire historique et appelle à des mesures concrètes

Dakar, le 2 mai 2025 — Le Centre de Recherche et d’Action sur les Droits Économiques, Sociaux et Culturels (CRADESC) se réjouit de l’arrêté ministériel n°012677 du 25 avril 2025 revalorisant le salaire des travailleurs domestiques et des gens de maison. Une décision que l’organisation qualifie de « tournant décisif » dans la reconnaissance de ces travailleurs longtemps invisibilisés.

Depuis plusieurs années, le CRADESC porte haut la voix des travailleuses et travailleurs domestiques, notamment à travers son Projet d’Appui Stratégique aux Travailleuses Domestiques (PASTDOM), en partenariat avec des associations de base et des acteurs de la société civile. Pour l’organisation, cette avancée est l’aboutissement d’un long combat pour la justice économique et sociale.

Une injustice réparée après vingt ans d’exclusion

Alors que le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) connaissait des révisions successives, les travailleurs domestiques restaient jusqu’ici exclus de ces revalorisations. Cette situation d’iniquité est désormais corrigée, souligne le CRADESC, qui rappelle la contribution essentielle mais souvent ignorée — de ces travailleurs au bien-être des ménages et à l’économie nationale.

Des recommandations pour une application effective

Si la revalorisation salariale est saluée, le CRADESC appelle les autorités à aller plus loin pour garantir l’application effective de cette mesure. Parmi ses principales recommandations : Mettre en place un mécanisme de suivi et de contrôle pour éviter une application inégale. Ratifier la Convention n°189 de l’OIT, qui protège les travailleuses et travailleurs domestiques. Réviser l’arrêté de 1968 encadrant les conditions de travail des gens de maison, afin d’y intégrer des standards actuels sur l’âge minimum, les salaires, la liberté syndicale et le fonctionnement des agences de placement. Formaliser le travail domestique, notamment en imposant la rédaction obligatoire de contrats de travail. Créer des structures d’appui administratif et juridictionnel de proximité, accessibles gratuitement. Faciliter l’accès des organes de contrôle aux lieux de travail. Intensifier les campagnes de sensibilisation en langues locales.

Le CRADESC insiste : sans mécanismes concrets d’accompagnement et sans engagement politique fort, cette avancée risque de rester théorique. Il invite ainsi l’État à s’inspirer des bonnes pratiques internationales pour engager enfin le processus de ratification de la Convention 189.

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