Prévention des risques sanitaires : Le ministère de la Santé ne doit pas tout gérer

Dans une riposte de santé publique, il n’y a pas que la maladie. Il y a aussi les hommes, la communauté, se sont accordés à dire, mercredi à Dakar, des experts de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) en communication des risques. D’où, en matière de  prévention et de gestion des risques, tout ne doit pas reposer sur le département de la Santé. L’idéal étant que chaque secteur d’activité, chaque segment de la société joue pleinement sa partition pour concourir à l’atteinte d’un même but : éviter de choper le coronavirus dans le contexte actuel.

Parmi ces experts, Rodrigue Barry,membre de la plateforme des urgences pour l’Afrique de l’ouest et du centre qui pousse la réflexion plus loin.« Le ministère de la Santé a une responsabilité, mais il n’a pas toute la responsabilité. La nuance doit se faire. Ce n’est pas pour dire ce ministère n’a pas cette activité, en marge, à mener. Il est un élément de l’ensemble », a-t-il laissé entendre lors d’un atelier de renforcement des capacités des journalistes sur la communication des risques et l’engagement communautaire.

Toutefois, ilconstate que cette approche intégrée fait très souvent défaut aux Etats africains. Il suggère qu’il faut faire en sorte de voir qui peut être aux côtés du ministère de la Santé pour apporter des réponses.

« Quand il y a un cas de Covid dans une école, qui, mieux que le ministère de l’Education, peut prendre cette situation en charge ? Exclure le ministère des Finances ou du Budget d’une réponse permettra-t-il au ministère de la Santé d’avoir autant de ressources ? Non. Il faut aller faire du plaidoyer auprès de ces ministères, qu’ils comprennent qu’on a besoin des ressources d’autres secteurs pour que les autres puissent survivre. Ceux qui meurent, ce ne sont pas seulement des agents de la santé. Ce sont des gens de différents corps. S’il arrivait qu’on perde 200 agriculteurs, le ministère dela Santé n’irait faire pour ça. C’est pourquoi la communication sur les risques vise à donner la capacité à tous les acteurs, surtout la communauté », a insisté M. Barry.

Selon lui, le ministère de la Santé, ce sont des normes, des procédures, mais la responsabilité doit être un peu plus ouverte, et aujourd’hui l’histoire nous enseigne que les épidémies n’obéissent pas à la structuration administrative, institutionnelle. « Il faut encore ouvrir les horizons pour allervers une approche plus intégrée », a-t-il invité.

Raymond Apéraw DIATTA

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