Planning familial : Autorisation de nouvelles méthodes de contraception modernes et accessibles

Un objectif de 46% à l’horizon 2026 est visé par les acteurs de la santé sénégalaise en matière de planification familiale. La couverture  est de 26%. Il existe donc un gap de 20% à résorber. Il ne reste cependant que 4 ans pour atteindre cet objectif. Dans ce sillage une nouvelle méthode appelée auto-soin va permettre d’autonomiser les populations quant à l’accès aux produits de contraceptifs par voie sous-cutanée. L’auto-soin va permettre d’élargir la planification du côté des pharmacies et des structures privées. Cette méthode existe déjà dans certains pays africains et est largement utilisée par le docteur Cheikh Tidiane Athie. Certaines méthodes comme le DMPA sont d’une relative simplicité dans leur mode d’administration et pourraient être envisagées dans le cadre de l’auto-soin. Le DMPA est un contraceptif progestatif courant qui signifie «dépôt médroxyprogestérone acétate » (en anglais), et acétate de médroxyprogestérone dépôt (en français). Il existe deux modes d’administration : en intramusculaire ou en sous cutané. Ce nouvel injectable a permis de mettre en évidence son potentiel à attirer de nouvelles utilisatrices de la PF et à donner aux femmes plus d’autonomie et de contrôle sur leurs décisions en la matière. Le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS), a autorisé le passage à l’échelle de l’auto-injection du DMPA en sous cutané (DMPA-SC) par les femmes dans tous les districts sanitaires du pays en février 2018.

 
La Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant (Dsme) compte accompagner la faisabilité de cette initiative qui va contribuer à la lutte contre la mortalité maternelle et infanto-juvénile, selon Marieme Dabo Ndiaye.  L’entité va mettre à contribution les autres divisions du ministère de la Santé et de l’Action sociale qui vont s’approprier cette méthode et assurer la mise en œuvre pour être au rendez-vous de 2026.
Au Sénégal, des études ont constaté que près de 90 % des femmes peuvent pratiquer l’auto administration de manière compétente et en temps voulu, trois mois après y avoir été formées ; 98 % de celles qui ont essayé l’auto-administration expriment le désir de continuer la pratique (PATH).
 
L’enquête d’EDS-2019 au Sénégal révèle que les pharmacies constituent la première source d’approvisionnement en contraceptifs modernes au sein du secteur privé de la santé. Par contre, elles n’occupent que la troisième place sur l’offre de services des injectables en raison des contraintes liées à un environnement juridique non-favorable à l’administration des injections. Une étude de faisabilité, conduite par Population Council en collaboration avec le MSAS en 2015, avait fortement recommandé d’explorer les voies et moyens pour la mise en place d’un environnement juridique favorable et la mise en œuvre d’interventions qui s’avèrent nécessaires avec les pharmacies privées sur l’offre d’injectables aux clientes de PF volontaire.  Cette décision importante se situe dans le contexte de l’adoption d’interventions à haut impact sur la PF, afin d’atteindre l’objectif de 45% de taux de prévalence contraceptive (TPC) en 2020 et de réduire les besoins non satisfaits de 25,2% à 10%, dans le but de baisser la mortalité maternelle et d’accélérer la transition démographique pour un Sénégal émergent en 2035.

 

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