Menace d’Ebola: Comment doit réagir le Sénégal, selon Pr. Sylvain Landry Birane Faye

Impliqué dans les équipes d’intervention de l’OMS et de l’Unicef en tant qu’anthropologue, Sylvain Landry Birane Faye possède une vaste expérience dans la lutte contre les épidémies (Guinée, Mali, RDC) et mène des recherches sur les essais vaccinaux contre Ébola en Guinée, les interventions d’urgence et la communication sur les risques en santé. Interrogé par « EnQuête » sur le retour de cas d’Ebola en Guinée et la réaction éventuelle du Sénégal, voici sa réponse.

Le retour d’Ebola en Guinée n’est pas inattendu, pour ceux qui connaissent les épidémies. La résurgence était plus fréquente en RDC (République démocratique du Congo) qu’en Afrique de l’Ouest. Les cas observés proviennent de l’enterrement d’une infirmière très connue. Beaucoup de personnes se sont rendues aux obsèques à Gouecké.

C’est dans cette zone, en Guinée forestière, à la frontière avec la Côte d’Ivoire et la Sierra Leone, qu’il y a eu la tuerie de Womé durant l’épidémie de 2013 à 2016. Le Sénégal doit faire ce qui est conseillé, lorsqu’une épidémie survient dans une zone frontalière comme cela : se préparer à la perspective d’une résurgence de l’épidémie d’Ebola. Le pays n’avait connu qu’un cas en 2014.

Pour Sylvain Landry Birane Faye, Professeur titulaire des universités en sociologie et anthropologie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et spécialisé en socio-anthropologie de la santé et en recherche évaluative des politiques et systèmes de santé en Afrique, « il faut tirer les leçons des bonnes pratiques pour mettre en jeu toutes les institutions et structures qui doivent préparer les communautés. Le Sénégal doit également avoir une réelle politique de partage des informations avec les zones transfrontalières. Le Libéria a lancé de suite sa stratégie de prévention, en partageant des informations et en surveillant sa frontière avec la Guinée. Et la meilleure surveillance épidémiologique est le partage, la mise en place de systèmes d’alerte sur les déplacements de personnes, l’implication de toutes les structures déjà formées dans la prévention et la présomption ».

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