
MANQUE D’EAU, D’ÉLECTRICITÉ, POSTE DE SANTÉ : Ndiaganiao égraine ses souffrances.
La commune de Ndiaganiao ne veut plus subir une injustice pour accéder aux programmes de l’Etat. Ce weekend, les villages de ce qui est appelé la zone des bas-fonds constituée de 9 villages, sont descendus dans la rue pour fustiger d’avoir été oubliés par l’Etat du Sénégal.
La commune de Ndaganiao située dans le département de Mbour est confrontée à des difficultés insupportables. Depuis belle lurette, la frustration des populations a toujours été calmée par des promesses électorales. Las d’entendre ces belles chansons devenues une rengaine, les 9 villages situés dans le bas fond de la commune ont organisé un sit-in à Koulouck qui polarise le reste de la zone. Très touchés par le manque d’infrastructures, les villageois ont exprimé leur ras-le-bol sur leurs conditions de vie.
Dans le département de Mbour, les manifestants considèrent la commune de Ndiaganiao qui est composée de 38 villages, comme étant le grand oublié du régime de Macky Sall. Selon Dr Lamine Diouf, parmi ces 38 il n’y a que 6 qui sont électrifiés. Et parmi ces 6 villages il n’y a aucun village de la zone bas fond qui est électrifié. «Il y a des promesses qui ont été faites dans ce sens mais jusqu’à présent rien n’a été fait. A part cela, nous avons la route latéritique qui n’est pas goudronnée jusqu’à présent. Le tronçon Sandiara-Ndiaganiao qui est très dégradé dont le passage y constitue un parcours de combattant. Les voitures qui y passent tombent souvent en panne et les populations qui le fréquentent se lamentent le plus souvent des maux de dos » dénonce Dr Lamine Diouf qui a porté la parole des villageois.
En plus du manque d’électricité, les 9 villages qui composent la zone du bas fond, ne disposent pas d’eau. Et les quelques quartiers qui en disposent sont obligés de casser la tirelire pour payer les factures, les autres hameaux sont obligés de parcourir des kilomètres à bord de charrettes pour aller s’approvisionner. «Actuellement dans la zone du bas fond il y a une cherté de l’eau. Il y a des villages qui ne disposent pas d’eau et pour l’obtenir, il y a des charrettes pour obtenir le liquide précieux. Nous avons entendu le Ministre de la Santé dire qu’il faut se laver les mains pour éviter les maladies. Mais, nous lui rappelons que tant qu’il n’y a pas d’eau il ne peut pas y avoir de santé. Donc pas d’eau, pas de salubrité et pas de développement» a dénoncé Dr Diouf. Sur le côté sanitaire, c’est le même calvaire, dénoncent les manifestants qui ont arboré des brassards rouges pour symboliser leur mécontentement. «Ici la zone bas fond ne dispose que de deux postes de santé et si vous allez dans ces postes là, vous ne verrez que des bâtiments car il n’y a presque pas de médicament. Si on prescrit des médicaments à un malade, il est obligé de parcourir des km pour les acheter. En plus de cela, il y a des problèmes liés au plateau médical. Et le personnel est insuffisant et le plateau ne dispose pas de médicaments. Le plateau technique est au rabais, il faut donc corriger cette injustice », a martelé Dr Lamine Diouf.
Enfin sur le côté éducatif, les 9 villages du bas fond ont besoin d’un lycée pour assurer la scolarisation continue des jeunes. A cause d’un manque de lycée, les manifestants protestent contre la déperdition des jeunes qui, à cause d’un manque de lycée et les conditions d’hébergement sont obligés d’abandonner les bancs. «Ici la zone bas fond ne dispose pas de lycée, alors il y a une déperdition scolaire qui est la conséquence parce qu’il y a des élèves qui ne parviennent pas à suivre les cours correctement. Il y a un impact négatif des carrières de Diack sur la population de Ndiaganiao qui subit une poussière avec des conséquences sanitaires terribles alors que ses populations ne bénéficient pas des retombées de la responsabilité sociétale d’entreprise. Les carrières sont installées dans la commune de Ngoundiane», a fustigé le porte-parole des villageois.
Pour résoudre ces problèmes, les villageois ont fait le pied de grue dans plusieurs agences de l’Etat et les ministères concernés mais aucune promesse n’a été tenue. Pourtant à chaque approche des élections, les hommes politiques viennent avec leur lot de promesses qu’ils oublient au lendemain du scrutin. Très déçus, les villageois promettent que désormais rien ne sera plus comme avant car eux, « les gens qui se pavanent à chaque approche des élections, ne seront plus les bienvenus car ils nous prennent comme du bétail électoral ».