Mali: l’ex-rébellion touareg déplore « l’abandon » par la transition de l’accord de paix (communiqué)

Des groupes armés signataires d’un important accord de paix au Mali déplorent « avec inquiétude » son « abandon » par les autorités de transition actuelles, dans un communiqué publié dimanche.
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance de groupes touareg et nationalistes arabes du nord en rébellion contre le pouvoir central créée en 2014, puis signataire d’un accord de paix avec Bamako en 2015, affirme aussi suivre avec « beaucoup d’inquiétude la dégradation continue de la situation socio-politique » au Mali.

Le texte est diffusé après une réunion samedi et dimanche de la CMA à Kidal (nord), en présence notamment des autorités administratives maliennes et de représentants de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).
Le Mali, pays pauvre et enclavé au cœur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. Le gouvernement a adopté un calendrier de transition devant permettre un retour des civils au pouvoir en mars 2024.
Mais la crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis le déclenchement, en 2012, d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.
Ces violences, qui ont gagné le centre ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins, ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés au Mali.

La CMA « condamne toutes les formes de violences et de terreurs exercées sur la population civile » et « déplore l’absence d’une réponse appropriée à cette situation dramatique », selon le communiqué.
Elle « note avec inquiétude l’abandon de la mise en œuvre de l’Accord (d’Alger) depuis l’avènement de la transition et se réserve le droit d’en tirer toutes les conséquences ».
Dans une précédente sortie en mars, la CMA avait « regretté l’absence totale de progrès dans la mise en œuvre de l’accord » sous les autorités de la transition.
L’accord d’Alger prévoit l’intégration d’ex-rebelles dans les forces de défense maliennes ainsi qu’une plus grande autonomie des régions. Il est considéré comme crucial pour une stabilisation du pays, pris dans la tourmente depuis plus de 10 ans. Mais son application demeure embryonnaire.
La réunion de samedi et dimanche a par ailleurs acté un changement à la tête de la CMA, où Bilal Ag Acherif a été remplacé par M. Alghabas Ag Intalla, présenté comme proche du chef touareg malien Iyad Ag Ghaly, dirigeant du « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans » (GSIM ou Jnim en arabe), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.

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