LITIGE FONCIER A MBOUR : Les populations refusent le morcellement de la lagune de Mballing

Les mbourois continuent de s’ériger en bouclier  contre le morcellement de la lagune de MBALLING. Cette partie située entre la route départementale (Mbour-JOAL) et la mer est une zone de plus de 2ha qui fait l’objet de convoitise des prédateurs fonciers. A cause d’un titre cédé par le Président de la République à un promoteur immobilier à leur insu, les Mbourois  refusent  depuis 2018 que ce poumon vert  soit morcelé. Vers l’Est c’est la mairie qui est indexé. Une marche a été organisée pour dire non au morcellement de la lagune.

Après donc  bientôt trois ans d’accalmie, la  controverse autour du morcellement de 2ha situé sur la côte maritime qui a des enjeux  à la fois environnementaux,  économiques et politiques, refait surface à Mbour.  Samedi dernier, dans la matinée, allant de l’axe Rondpoint Mamadou Diop jusqu’à la Préfecture, les mbourois par  une forte mobilisation ont battu le macadam pour encore dénoncer ce qu’ils considèrent comme une forfaiture. Cette manifestation était accompagnée  de cinq revendications: l’annulation de toutes les attributions de parcelles sur l’assiette foncière de la Lagune de MBALING;  le retrait de toutes les bornes de parcelles implantées sur la Lagune;  la démolition de tous les travaux de construction sur l’assiette foncière de la Lagune de MBALING;  la délimitation et la protection de la Lagune de MBALING;  le dragage et l’aménagement de la Lagune de MBALING.

En effet, les mbourois ont de nouveau affûté leurs armes pour faire face au morcellement d’une superficie de 2ha qui constitue non seulement le poumon vert de la ville, mais aussi un espace par lequel passe le ruissellement des eaux pour s’engouffrer dans la mer. Donc transformer cet espace en  des lieux d’habitation équivaut à leurs yeux à provoquer  des inondations dans les quartiers riverains  comme  zone SONATEL et une privatisation de la plage.

C’est pourquoi depuis 2018, un collectif dénommé Collectif pour la défense des intérêts de Mbour (CDIM) avait lancé le combat. Ainsi les populations mbourois toute obédience confondue, pouvoir, opposition, société civile, personnalités indépendantes et ASC s’étaient donné la main pour combattre un tel projet. Finalement, le promoteur qui avait commencé le terrassement sera obligé de plier bagage. Mais puisqu’il était en guet, il revient  pour faire le morcellement. Ces derniers temps, des bornes ont été érigées   sur cet espace qui devra servir à la construction sur 57 parcelles à usage d’habitation.  

 Pour mettre un terme à tous ces agissements du promoteur,  le collectif exige donc l’approbation du décret.  «Notre littoral qui est notre patrimoine immatériel à la valeur inestimable, avec les opportunités qu’il offre pour la pêche, le tourisme, le loisir et même l’agriculture, est gravement agressé par des privés sans scrupule avec la complicité d’agents de l’administration et le silence coupable des autorités» a pesté Lat Diop, l’un des porte –paroles des manifestants.

 Pour les Mbourois, cette superficie doit être aménagée pour servir d’espace public surtout qu’elle est en face de la mer. Grâce à sa plage, elle pourra attirer du monde et du coup sera la deuxième plage de la commune après  celle de Grand Mbour. Ceci permettra à la population d’avoir accès à la mer qui semble être privatisée  à cause des maisons qui sont construites sur la plage.   

Dans la déclaration, on peut constater dans le document remis à la presse toute l’amertume des manifestants. «Nous avons constaté, avec  désarroi , le lancement des travaux d’envergure de remblai et de vaste dessouchage sur fond de lotissement  de plus de deux hectares dans le Domaine public naturel en violation flagrante de la loi 76-66 du 2 juillet 1976 portant Code du Domaine de l’Etat, note le communiqué. Nous interpellons ici, le Chef de l’Etat, gardien constitutionnel de notre patrimoine naturel. On s’étonne que l’Etat du Sénégal, qui n’en est pas à sa première, ait pu déclasser cette réserve et octroyer à travers un décret présidentiel, une superficie de 2ha 83a 48ca à un promoteur privé établi sous le dénominatif de Siham (Société Immobilière d’Habitat Moderne) et dont la seule et unique vision se limite à viabiliser puis vendre (57 parcelles)».

En 2018  la forte mobilisation avait créé chez les mbourois l’espoir de ne plus entendre  parler de ce funeste projet. Seulement, il faut rappeler qu’on était à quelques encablures du scrutin présidentiel de 2019. Depuis juillet 2018, rien ne laissait présager que ce dossier allait encore les devants de l’actualité. 

La municipalité indexée à son tour de saucissonner le côté est de la lagune

Durant la marche, les manifestants ont déversé leur courroux sur la mairie de la ville qu’ils accusent d’avoir morcelé  le côté est de la lagune. En effet, sur cette partie, des bornes sont installées sur la lagune. D’ailleurs, des acquéreurs commencent à construire leur maison sur cette partie où passe le ruissellement des eaux en période d’hivernage ou durant les hautes marées. Donc la Lagune qui fait le tour de la ville est devenue depuis des années la cible de certaines personnes qui veulent à tout prix la morceler.

 Selon Vincent Faye, le porte-parole du jour, le constat est édifiant. «Nous avons constaté depuis plusieurs années que des agents de la mairie de Mbour continuent de procéder à des morcellements illégaux de parcelles sur l’assiette foncière de la lagune de Mballing. Sur le site, des dizaines de bornes délimitant des parcelles y sont implantées et des travaux de construction y ont illégalement cours » soutient-il. 

Le maire FALLOU Sylla se lave à grande eau.

Après la marche,  l’édile de la ville, El Hadj FALLOU Sylla, dont l’institution a été indexée, a apporté un démenti. La mairie de Mbour n’est ni de près ni de loin mêlée à un quelconque projet de lotissement de la lagune de MBALLING, a précisé son chargé de communication. Mieux, le maire a tenu un point de presse pour se dédouaner. A  maintes  reprises  dès qu’il a été informé des agissements, il a tout de suite envoyé la DSCOS sur les lieux avec l’ordre d’arrêter les travaux trouvés sur place, a-t-il soutenu.  

Le lotissement de la lagune de MBALLING qui joue un rôle écologique capital risque d’entraîner la disparition de milliers d’espèces qui y vivent. C’est pourquoi le   Collectif pour la défense des intérêts de Mbour (CDIM) ne compte pas baisser les bras. Tant qu’il y a aura des velléités de morcellement du site,  les mbourois promettent de mener la lutte.

 lemandat

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