La secrétaire d’Etat française Chrysoula Zacharopoulou visée par deux plaintes pour viol

Nouvelles accusations de violences sexuelles à l’encontre d’un membre du gouvernement: une enquête a été ouverte après le dépôt de deux plaintes pour viol contre la secrétaire d’Etat chargée du Développement, et gynécologue de métier, Chrysoula Zacharopoulou.
La première plainte dénonçant des faits de viol a été déposée le 25 mai et l’enquête ouverte deux jours plus tard, a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Paris, confirmant une information du magazine Marianne.Le parquet a ajouté qu’une deuxième plainte pour des faits de même nature avait été déposée le 16 juin.
Selon Marianne, les faits reprochés à Mme Zacharopoulou auraient été commis dans le cadre de sa profession de gynécologue. Pour la deuxième plainte, ils concerneraient une femme majeure, ajoute l’hebdomadaire en citant une source proche du dossier.

L’enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
Une troisième femme, Jade (prénom modifié), aujourd’hui âgée de 26 ans et vivant en région parisienne, a raconté mercredi à l’AFP avoir consulté Mme Zacharopoulou pour des problèmes d’endométriose, dont cette gynécologue franco-grecque de 46 ans a fait sa spécialité.
Le rendez-vous, pris avec Mme Zacharopoulou pour sa renommée et parce que c’était une femme, s’est déroulé fin 2016 en présence d’un stagiaire médecin homme.
Selon le récit de Jade, la gynécologue “a obligé son stagiaire à m’ausculter”. “Elle sentait que j’étais pas du tout à l’aise, lui n’était pas du tout à l’aise non plus, mon corps était fermé, bloqué, il le sentait”, a décrit Jade.
“Ensuite, c’était à son tour à elle. Elle m’a dit, en me tutoyant : ‘Tu vas devoir ouvrir. Moi, je ne suis pas lui’. Elle essayait, essayait, elle n’était pas contente du tout, et moi j’étais très nerveuse, tendue et bloquée”, a-t-elle affirmé.
La jeune femme a précisé ne pas se souvenir si la gynécologue avait recueilli son consentement avant de l’ausculter, comme le font aujourd’hui un nombre croissant de praticiens.
Ni plainte ni signalement

Jade, qui dit avoir vécu cet événement “au moins comme une agression sexuelle”, n’a pas porté plainte à ce stade. “Je me disais que personne ne me croirait, mais aujourd’hui c’est différent”, a-t-elle dit, en ajoutant qu’elle “hésite” à le faire.
Née à Sparte, Mme Zacharopoulou a fait ses études en Italie avant d’exercer en France, à l’hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé (Val-de-Marne) puis aux Hôpitaux de Paris (AP-HP), notamment à Tenon dans le service du Pr Emile Daraï, sous le coup d’une enquête pour des accusations de viols.
Sollicité par l’AFP, l’AP-HP a répondu n’avoir “jamais eu connaissance de plainte ou de signalement concernant le Dr Chrysoula Zacharopoulou”.
“Le CHU a mis en place une commission d’enquête fin septembre 2021 à la suite des accusations concernant le Professeur Émile Daraï” et une “attention particulière a été portée à la remontée et au traitement des réclamations des patientes”, a précisé l’AP-HP.
Élue en 2019 sur la liste Renaissance au Parlement européen, où elle a notamment siégé à la commission des droits de la femme, cette spécialiste de l’endométriose avait remis l’an dernier un rapport sur le sujet au gouvernement français.
Elle avait organisé en mars 2014 à Paris la première marche contre l’endométriose.
Mme Zacharopoulou est entrée fin mai au gouvernement au poste de secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Le quai d’Orsay n’a pas répondu dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP.

D’autres ministres également accusés de violences sexuelles

Plusieurs ministres actuellement en poste sont accusés de violences sexuelles, dont le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol, classée sans suite dans un premier temps puis relancée et pour laquelle le parquet a requis un non-lieu début 2022.
Plus récemment, le ministre des Solidarités Damien Abad a été accusé de viols. Le parquet de Paris a fait savoir qu’il n’ouvrait pas d’enquête préliminaire “en l’état”.
Ces accusations ont suscité critiques et mobilisations, notamment au sein des mouvements féministes.

7sur7.be

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous post 61 ans après sa mort, Patrice Lumumba rentre chez lui
Next post Requête de l’UE pour le report des législatives : la Présidence dément !