Hongkong : arrestation de l’opposante Chow Hang-tung

C’était l’une des rares figures de l’opposition à ne pas être emprisonnée ou en exil. Vendredi matin à l’aube, Chow Hang-tung, une avocate de 37 ans, a été arrêtée par quatre policiers devant son bureau dans le centre-ville d’Hong Kong. Figure du mouvement pro-démocratie, elle est vice-présidente d’Alliance Hong Kong, une association traditionnellement organisatrice de la veillée en l’honneur des victimes du Tiananmen au parc Victoria, où elle comptait se rendre défiant l’interdiction des autorités.

Habituellement, quelque cent mille personnes se retrouvent dans le parc Victoria avec des bougies en mémoire des étudiants et militants pro-démocratie abattus par l’armée chinoise le 4 juin 1989. Le pouvoir central a interdit cette année tout rassemblement et fermé le parc sous couvert du coronavirus… Cependant, l’ancienne colonie britannique n’a pas enregistré de cas de COVID-19 depuis plus d’un mois. Des milliers de policiers ont patrouillé dans les rues de la ville pour empêcher les rassemblements liés au 4 juin.

Mme Chow aurait incité à la désobéissance et « appelé des personnes à participer ou à assister à des activités publiques interdites », selon le commissaire divisionnaire Law Kwok-loi. Bien que son organisation ait annoncé ne pas tenir de cérémonie officielle cette année, l’avocate a invité sur les réseaux sociaux les Hongkongais à continuer de rendre hommage aux victimes de la répression chinoise. « Allumez les lumières où que vous soyez – que ce soit la torche de votre téléphone, de vraies bougies ou des bougies électroniques », avait-elle posté sur Facebook quelques heures avant son arrestation. Elle avait également déclaré qu’elle se rendrait au parc Victoria pour se recueillir.

Explosion du nombre de prisonniers politiques

Depuis les manifestations pro-démocratie de 2019, Pékin étouffe toute forme de contestation. L’instauration de la loi sécurité nationale, au contenu nébuleux et dont l’infraction est passible de cinq ans de prison, a facilité la répression des opposants.

Plus d’une centaine de dissidents seraient en détention en vertu de cette loi. Le New York Times fait état d’une explosion du nombre de prisonniers politiques dans la ville, qui s’élèverait à sept mille. Cette loi met également en péril l’avenir d’Alliance Hong Kong, jugée subversive par les élus pro-Pékin.

Pour la première fois depuis 32 ans le parc Victoria était vide le 4 juin. L’année passée, environ vingt mille personnes avaient assisté à une veillée non-autorisée.

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