France: les opposants au «pass sanitaire» à nouveau dans les rues

De nouvelles manifestations ont lieu ce samedi dans toute la France pour protester contre le « pass sanitaire ». Le week-end dernier, plus de 110 000 personnes s’étaient mobilisées dans le pays.

Après une journée de mobilisation nationale samedi 17 juillet, des dizaines de manifestations étaient prévues ce samedi 24 juillet dans le pays contre l’extension du « pass sanitaire » et la vaccination obligatoire pour certaines professions.

C’est sur les réseaux sociaux que les anti-passe sanitaire ont battu le rappel. De nombreux comptes Twitter et Facebook recensent les rassemblements organisés à travers le pays qui ne sont pas toujours déclarés en préfecture.

Plusieurs manifestations à Paris
Comme le week-end dernier, la contestation a lieu en ordre dispersé. Plusieurs rendez-vous avaient ainsi été donnés. Rien qu’à Paris, trois rassemblements ont été déclarés. 

L’un des rassemblements parisiens est organisé par Florian Philippot, ancien numéro deux du Front national et candidat à la présidentielle de 2022. Il était déjà à l’origine d’un cortège samedi dernier. Des « gilets jaunes » ou des influenceurs friands d’infox appellent aussi à des rassemblements dans plusieurs villes.

 Mais difficile de dresser le portrait type de l’anti-passe sanitaire qui s’apprête à manifester. Il peut être aussi bien d’extrême droite que d’extrême gauche ou apolitique. Les protestataires ne sont pas forcément antivaccin ou complotistes.

Ils ont un point commun en revanche : la volonté de défendre la liberté de choix. Ils estiment qu’elle est mise à mal par ce passe sanitaire qu’ils considèrent comme une obligation déguisée à la vaccination.

Des articles qui ne passent pas
La contestation monte également contre des articles introduits dans le projet de loi débattu depuis mercredi au Parlement. C’est notamment un amendement du texte de loi qui cristallise les tensions : le fait que ne pas avoir de passe sanitaire pourra devenir un motif de licenciement.

Le texte, adopté par l’Assemblée nationale et en discussion au Sénat, ouvre effectivement la voie à un licenciement pour les travailleurs d’établissements recevant du public qui refuseraient d’obtenir un passe sanitaire. « Un dérapage » ou une « transgression insupportable », dénoncent les syndicats.

« Pour nous, le gouvernement a franchi la ligne rouge. Il vient sur le code du travail, il crée un motif de licenciement. Cela va beaucoup trop loin. Le contrat de travail est un contrat en même temps fragile, mais aussi complexe qui est basé sur un certain nombre de concessions réciproques, c’est-à-dire d’engagements réciproques. Tout d’un coup, on fait rentrer dans les dispositions qui sont propres au contrat de travail, des dispositions que nous, on considère comme extérieures », critique François Hommeril, président de la Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC).

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Pour ce syndicat, qui a « soutenu le principe selon lequel le vaccin était un des moyens les plus efficaces pour lutter contre l’épidémie », il ne faut pas sanctionner le salarié sur son emploi. « Mettre sur le même plan l’interdiction de travailler et l’interdiction d’aller au cinéma. Cela nous paraît tout à fait hors-normes », estime François Hommeril.

Pour calmer les tensions, le ministre de la Santé a tenu à rappeler devant les sénateurs que le passe sanitaire n’avait pas vocation à durer.

Ce passe sanitaire a vocation à disparaître le plus tôt possible et le plus tôt sera le mieux.

RFI

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