France / Bébé nés sans bras : Le gouvernement déclenche une nouvelle enquête

Les ministres de la Santé et de l’Ecologie, Agnès Buzyn et François de Rugy, ont annoncé dimanche de nouvelles investigations pour faire la lumière sur plusieurs cas groupés de bébés malformés. Pour ne « pas se satisfaire de dire qu’on n’a pas trouvé les causes
Ce sont trois cas distincts de groupes d’enfants nés sans mains bras ou avant-bras, dans des territoires et au cours de périodes différentes. Mais les causes de ces malformations restent inconnues. Pour ne pas rester dans l’inconnu, le gouvernement a finalement décidé de lancer de nouvelles investigations, comme le réclamaient des personnalités soupçonnant de possibles causes environnementales. « Nous avons décidé de relancer une enquête » avec l’Anses et Santé publique France pour avoir des « regards croisés » de médecins et d’experts de l’environnement, a annoncé dimanche Agnès Buzyn lors du Grand jury RTL-Le Figaro-LCI. « On ne peut pas se satisfaire de dire qu’on n’a pas trouvé de causes, c’est insupportable », a ajouté la ministre.
« Bébés nés sans bras : s’en remettre à la fatalité n’est pas acceptable », a ajouté sur Twitter son collègue François de Rugy, ministre de la Transition écologique, faisant la même annonce. Ces cas groupés d’enfants nés sans membres supérieurs ont été observés dans l’Ain – 7 naissances entre 2009 et 2014 -, en Loire Atlantique – 3 naissances entre 2007 et 2008 – et en Bretagne – 4 naissances entre 2011 et 2013 à chaque fois dans un périmètre restreint.

Vendredi, le nouveau ministre de l’Agriculture demandait des « preuves » aux scientifiques

Dans une première enquête, l’agence sanitaire Santé publique France a conclu début octobre que le nombre de cas de l’Ain n’était pas statistiquement supérieur à la moyenne nationale. A l’inverse, il y a bien eu, selon elle, un excès de cas en Loire-Atlantique et en Bretagne, mais sans cause identifiée. Pour certains élus écologistes comme Yannick Jadot, tête de liste EELV lors de l’élection européenne de 2019, les pesticides pourraient être à l’origine des malformations, même s’il n’y a pas de preuves scientifiques.
Le déclenchement d’une nouvelle enquête intervient deux jours après des propos polémiques du nouveau ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, qui assurait sur RTL que c’était « aux scientifiques de faire la preuve ou non qu’il y a des conséquences à l’usage des pesticides ou pas ». « Sur la question des bébés sans bras, il faut que la science fasse son travail », avait-il ajouté.
La première enquête contestée
Dimanche, Agnès Buzyn a également promis qu’il était « hors de question d’arrêter la subvention des registres » y compris du Remera dirigé à Lyon par Emmanuelle Amar, le plus ancien des six registres des malformations congénitales de France, au centre d’une polémique scientifique. Emmanuelle Amar contestait justement les conclusions de Santé publique France sur le fait qu’il n’y aurait pas d’excès de cas dans l’Ain par rapport à la moyenne nationale. Soutenue notamment par les ex-ministres de l’Ecologie Corinne Lepage et Delphine Batho, elle avait été qualifiée d' »irresponsable » qui « manipule l’opinion » par l’épidémiologiste Ségolène Aymé, une directrice de recherche émérite de l’Inserm.
L’annonce d’une nouvelle enquête est « une grande avancée », s’est félicitée dimanche Emmanuelle Amar auprès de l’AFP. Cependant, a-t-elle estimé, « on ne doit pas demander à Santé publique France de mener cette enquête. On a beaucoup de scientifiques indépendants de qualité en France. Il faut évidemment qu’on rassemble des gens qui n’ont pas été partie prenante de la polémique ». Relancer des investigations est « responsable », a également réagi l’ex-ministre de l’Environnement Corinne Lepage. Pour l’ex-ministre Delphine Batho, cette nouvelle enquête scientifique est un « désaveu pour tous ceux qui disaient : circuler y’a rien à voir ici »
Source APF

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