Exploitation pétrolière : un expert anticipe le danger des marées noires sur la biodiversité marine

L’enseignant-chercheur en océanographie, écosystèmes marins et côtiers à l’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) Ousmane Diankha a attiré, mardi, l’attention sur le danger que représente le pétrole sur la biodiversité marine, notamment en cas de marée noire.
  ‘’Partout où il y a du pétrole, cela représente un danger pour la mer : Kayar, Sangomar, Saint-Louis, Casamance’’, a dit le spécialiste, lors de la journée des océans, célébrée pour la première fois par l’UIDT.  Pour l’enseignant-chercheur, le Sénégal qui s’apprête à exploiter son pétrole offshore, ‘’n’a pas les moyens de faire face à une marée noire’’, que même les pays européens ont du mal à maîtriser.  Une marée noire dans le delta du Sine Saloum, par exemple, tuerait la mangrove, réservoir de biodiversité, et entraînerait des déplacements de populations vivant principalement de pêche, et qui vont s’appauvrir, a-t-il dit. Les marées noires ne se limitent pas aux poissons, elles affectent les oiseaux et la mangrove, a-t-il poursuivi. Ce qui lui fait dire que ‘’le pétrole est une menace pour la biodiversité et le secteur économique côtier’’.  D’autres menaces contre les océans ont été identifiées. Il s’agit, entre autres, de la pollution liée aux micro-déchets plastiques qui, consommés par les poissons, s’introduisent dans la chaîne alimentaire pour s’accumuler dans le corps humain.  Sur plus de 300 millions de tonnes de plastiques par an, 8 à 12 millions finissent en mer, ont noté des étudiants dans leurs présentations sur le thème ‘’Océans, vie et moyens de subsistance’’, avec comme sous-thème ‘’Océans : réservoir de biodiversité, producteur d’oxygène et régulateur climatique’’. Selon eux, les cinq océans et la dizaine de mers que compte le globe sont des réservoirs de biodiversité, dont 250.000 espèces ont déjà été découvertes, tandis qu’environ deux millions d’autres espèces restent à découvrir dans les profondeurs marines. Premiers producteurs d’oxygène du globe, devant l’Amazonie, à hauteur de 50%, les océans voient cette production réduite, par la pollution qui tue les phytoplanctons, ces micro-organismes marins qui génèrent ce gaz vital. En plus de la production d’oxygène, les océans ont des fonctions de régulation du climat, et d’atténuation des changements climatiques, a-t-il dit. Ils ont recommandé au public de s’informer sur le fonctionnement des océans, de lutter contre la surpêche, de limiter l’utilisation des plastiques, d’éviter les produits cosmétiques contenant des microbilles, de participer au nettoyage des plages et de promouvoir le recyclage. 

APS

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