
ENTRE MAUVAIS TRAITEMENT ET RETARD DE SALAIRE : Dans l’enfer d’ une domestique
De la sur-exploitation chez les domestiques qui assurent les tâches domestiques au niveau des familles. A Dakar elles ne sont pas considérées par les personnes pour qui elles travaillent. Bonnes à tout faire, le traitement dont elles font face laisse à désirer.
” On me fait vivre l’enfer. Pourtant j’ai choisi d’être domestique pour ne pas être dans des choses pas catholiques. Je veux gagner ma vie à la sueur de mon front. Mes parents ont fondé beaucoup d’espoir à ma personne. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’accepte certains traitements même si je sais que ce n’est pas toujours facile de vivre”. C’est le cri de Coeur de Tida Sané. La trentaine, cette femme travaille dans les quartiers situés aux alentours de l’avenue Bourguiba. Trouvée debout à l’arrêt de bus, elle est pressée de raconter sa mésaventure. Dans les maisons les bonnes sont les premières à se lever et les dernières à se coucher. Mlle Sané fait des va et vient de l’aube à la couchée du soleil. Et pire encore elle n’a même pas le droit de dire qu’elle est fatiguée. Même si elle est malade, sa patronne continue de l’envoyer à n’importe quelle heure. En plus sa patronne ne demande jamais si elle a du mieux. Sa patronne ne s’occupe que de ses intérêts personnels mais ce qui la concerne, elle s’en fout largement, explique-t-elle. Dans certaines zones dakaroises les bonnes ne partagent même pas la même table avec leurs patronnes. Elles sont un petit bol à coté ou se contentent des restes la plupart du temps. Tida a vécu la situation” je ne mange pas avec les membres de la famille de ma patronne. Soit elle me donne les croûtes et un peu de riz que je mange seule dans cuisine soit j’attends jusqu’à ce qu’ils finissent de manger pour me donner leurs résidus de peu d’importance. Et en général ce n’est jamais suffisant”. Celà ne suffit pas. À ce calvaire que vit Tida tous les jours, s’ajoute le manqué de respect des enfants qui vivent dans la maisons. “ Ils vous rajoutent du travail surtout quand le matin ils prennent leur café alors que vous avez déjà fait la vaisselle, les tasses sont déposées dans la cuisine et si la patronne les trouve, elle ne cherche pas à comprendre, elle vous attaque sans demander. Il n’est de même pour leur gouté et autres manger”. Dans la même dynamique Tida raconte les retards dans les salaires. “ Parfois on n’est pas toujours payé. Des retards de salaire qui se cumulent souvent au point que nous soyons obligés de quitter pour aller chercher du travail ailleurs. A la recherche d’un meilleur traitement nous perdons toujours du temps et de l’argent avec certains patrons” dit-elle. Et d’ajouter certaines plus cruelles, vous accusent de fricoter avec leur mari et ou de voler leurs parures. Pour le simple besoin de ne pas vous payer.
LeMandat