Emploi et formation des jeunes journalistes au Sénégal : Les fracassantes révélations des demandeurs de stage

 Les étudiants issus des écoles de formation privées rencontrent d’énormes difficultés à trouver un stage dans les structures de presse. Certainsavouent être obligés de payer pour pouvoir pour cela.

Fabiola Ekomie fait partie des étudiants étrangers venus au Sénégal à la quête du savoir. ‘’J’ai quitté mes parents et proches pour venir étudier et acquérir des diplômes universitaires et professionnels au Sénégal car, dans mon pays d’origine, les études supérieures coûtent assez cher’’, fait savoir cette Gabonaise. Cette une jeune fille de 24 ans est actuellement en Licence 2 en journalisme et communication dans une école privée de Dakar.Dans le cursus normal, elle doit faire un stage pratique dans un organe de presse ou une structure de communication pour pouvoir valider les années d’études. Cependant, obtenir un stage est un parcours du combattant pour mademoiselle Ekomie. Elle a formulé plusieurs demandes de stageadressées à différentes entreprises mais c’est un seul organe qui l’a sondée. »J’ai déposé dans beaucoup d’entreprises pour obtenir mon premier stage. Mais depuis lors, c’est une seule entreprise de presse en ligne qui m’avait appelée. Et cette dernière m’avait demandé si je parlais wolof et je lui ai dit que non. Ainsi, elle m’a fait savoir qu’elle avait besoin d’une personne multilingue ou au moins de quelqu’un qui parle wolof et français », raconte-t-elle.

Beaucoup d’étudiants, jusqu’en Licence 3, n’ont jamais fait de stage mais Fabiola Ekomie ne compte pas avoir le même parcours. Elle veut coûte que coûte pratiquer en tant qu’apprenant. « Je ne veux pas rentrer au pays sans pour autant effectuer mon premier stage ici, au Sénégal. Imaginez ce que ça fait de retourner au pays avec seulement un diplôme papier et zéro compétence en entreprise’’se soucie-t-elle. ‘’Ce que nous apprenons dans les salles de classe est diamétralement différent de ce qui se trouve sur le terrain », rappelle-t-elle,revenant de l’école après le bouclage des cours. La Gabonaise affiche sa ferme ambitionde faire un stage pratique avant d’obtenir sa licence. Car, selon elle, le fait d’obtenir le diplôme papier et de ne rien savoir en entreprise n’a aucun sens. Même s’il existe beaucoup d’étudiants qui ont leur licence mais qui ne savent rien en entreprise.

Mademoiselle Ekomie, rencontrée à liberté 6 extension, lance ainsi un appel aux responsables des entreprises. « Il faut que les chefs des structures de presse nous accordent une chance. Certes, nous ne comprenons pas la langue (wolof), mais nous pouvons nous débrouiller ; et au fil du temps, nous allons nous en sortir », pense-t-elle.

‘’Je dois payer à la fin du stage pour obtenir mon attestation »

C’est la croix et la bannière pour les étudiants d’obtenir un stage pratique au Sénégal. La fait de vouloir le faire à tout prix conduit à des sacrifices. Certains, dans cette recherche d’un organe pouvant les accueillir pour leurs premiers pas dans le métier,sont mêmes incroyables.Jadis, c’est l’entreprise qui paie ses stagiaires pour leurs efforts et l’apport dans son fonctionnement. Aujourd’hui, c’est le contraire. Dans certaines entreprises, le stage est devenu même payant au Sénégal. Ce sont les révélations d’Anta Waderencontrée aux Parcelles assainies. ‘’Je fais un stage dans une radio, mais je dois payer 15 000 F Cfa à la fin du stage pour obtenir mon attestation », affirme cette jeune fille de 23 ans. Cet état defait la met rouge de colère. Cette étudiante sénégalaise, également en Licence 2 en journalisme et communication dans une école de formation de la place, est abasourdie par cette attitude des responsables d’organe de presse. »C’est anormal de payer pour obtenir un stage. Je n’ai jamais entendu qu’un doit payer pour obtenir un stage. J’ai cherché un stage partout mais je n’en ai pas trouvé, cette pour cette raison que j’ai accepté de faire un stage payant’’,admet-elle. Si on n’a pas de recommandation, il est très difficile de trouver preneur. Mademoiselle Wade fait savoir que dans certaines entreprises, si tu viens déposer une demande de stage on te pose la question :‘’Qui t’a demandé de venir ici ?’’‘’Ça veut dire que si tu ne connais personne dans une entreprise, tu n’auras jamais destage. Je me demande dans quel pays nous sommes », s’offusque-t-elle.

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