[Édito] Un discours pour rien ! (Par Thiebeu NDIAYE)

Ceux qui s’attendaient à un cadeau de Magal digne de ce nom ont vite déchanté. Avec tout le tintamarre qu’a charrié cette adresse à la nation qui a pris tout le monde au dépourvu en ce lendemain de Magal, la montagne a accouché d’une souris puisqu’aucun des points sur lesquels les Sénégalais attendent le président de la République n’a finalement été abordé.

A part une critique acerbe à l’encontre de l’opposition parlementaire de la 14e législature, qui s’est donnée en spectacle lundi dernier (12 septembre 2022) lors de l’élection du président et l’installation du bureau, c’est silence radio sur les sujets essentiels.

« Je regrette profondément les incidents survenus à l’occasion de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale. Le spectacle désolant auquel certains se sont livrés dans l’enceinte de la représentation nationale, en détruisant du matériel, en violant la sacralité des lieux et foulant ainsi aux pieds les dispositions du règlement intérieur de l’assemblée nationale est d’une extrême gravité », a déclaré le président Sall occultant sans doute les nombreuses fois où les députés se sont donnés en spectacle auparavant sans que cela nécessite une adresse à la nation.

Et on peut rappeler, parmi les nombreux « spectacles de désolation » : la bagarre entre Ousmane Sonko et Amadou Mbery Sylla ou encore la gifle que l’ex-président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse avait donné à feu Djibo Leyti Ka dans cette même hémicycle.

L’annonce de la formation, ce samedi, d’un nouveau gouvernement, qui a servi de prétexte pour ce message, n’en n’était pas une. Car, l’information avait déjà été donnée par les services du palais, une heure avant sa prise de parole.

Le 3e mandat encore différé

Le point sur lequel tout le monde attendait le chef de l’Etat c’est sans doute celui concernant sa supposée volonté de briguer une troisième candidature en 2024. Le président Macky Sall qui avait (dans un entretien accordé à Jeune Afrique le 30 juin 2022) pris date au lendemain des élections législatives du 31 juillet dernier pour définitivement évacuer ces velléités qui font débat depuis 2019, a encore fait faux-bond au peuple.

Décidément, le fameux « Ni oui, ni non » a de beaux jours devant lui.

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