Électricien dans une auberge, L. Doucouré aspirait à devenir plus riche et célèbre qu’un président de la République. Pour atteindre cet objectif, un charlatan lui a suggéré de se rendre à Kébémer afin de prélever du sable foulé par un président, qu’il devait mélanger à de l’eau bénite pour se laver.
Devant les juges du tribunal de grande instance lors de l’audience des flagrants délits, L. Doucouré est revenu sur les faits. Il raconte qu’il se reposait devant la porte de son lieu de travail après une journée chargée lorsque Samba Sow est venu lui dire qu’il voyait beaucoup de richesse dans son avenir. En utilisant du sable, Samba Sow lui prédit un futur radieux et lui propose de la voyance. Il lui remet des eaux bénites pour qu’il se lave et lui indique des offrandes à faire. Puis, il le met en relation avec un certain Bamba Serigne Sow, présenté comme un grand maître habitant à Daara Djolof, qui lui prédit également un avenir prospère, mais à un prix.
Les malfaiteurs imposent alors à L. Doucouré de se rendre à Kébémer pour récupérer ce sable spécial, à mélanger avec de l’eau bénite fournie par un talibé de Bamba Serigne Sow. « Depuis que je me suis lavé avec, je traîne des soucis de santé », confie-t-il. « Il m’a fait vendre mon terrain à 10 millions. À part les 300 000 FCFA de commission que j’ai remis au courtier, je n’ai rien gardé de cet argent. J’ai donné tout le reste à son talibé, soit 11 250 000 FCFA en tout. Il devait fructifier l’argent et faire des prières pour que mon nom soit connu partout dans le monde », explique L. Doucouré. Il ajoute : « Depuis ces bains à Kébémer, je ne me sens plus moi-même. Je n’arrivais même plus à travailler correctement. »
Les charlatans, habitués à séjourner dans l’auberge où travaille l’électricien, ont profité de sa crédulité. Bamba Serigne Sow, principal accusé, nie toutefois connaître L. Doucouré. Lors des débats d’audience, Me Demba Cire Bathily, avocat de la défense, accuse la partie civile d’avoir vendu le terrain de son frère à l’insu de ce dernier, et révèle que L. Doucouré avait initialement contacté le charlatan pour une multiplication de billets, un acte illégal.
Le procureur, convaincu de la culpabilité de Bamba Serigne Sow, a requis trois ans de prison ferme. Le verdict sera rendu le mardi 8 avril 2025.
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