Dialogue national : la coalition DJONE claque la porte et dénonce un climat antidémocratique

À quelques semaines du dialogue national annoncé pour le 28 mai 2025 par le président Bassirou Diomaye Faye, la coalition DJONE annonce son retrait. En cause : un contexte jugé incompatible avec les principes de l’État de droit et de la démocratie.

Dans un communiqué transmis ce lundi à la presse, la coalition DJONE a annoncé officiellement sa non-participation au dialogue national convoqué par le chef de l’État. Une décision qui marque un nouveau tournant dans la relation tendue entre l’opposition et le pouvoir exécutif.

 » Ce que nous observons aujourd’hui n’est pas un simple désaccord politique : c’est une série de dérives qui mettent en danger les fondements mêmes de la République « , estime Mohamed Moustapha Diagne, coordonnateur national de la coalition.

Un climat de méfiance et d’entrave

Dans sa déclaration, le coordonnateur énumère plusieurs raisons à son retrait, en commençant par les attaques verbales du pouvoir à l’encontre de l’opposition. Les propos récents d’un haut responsable qualifiant l’opposition de simple « résidu » sont perçus par la coalition comme une atteinte grave aux règles de pluralisme et de courtoisie républicaine.

Mais le reproche va bien au-delà des mots. Mohamed Moustapha Diagne dénonce une vague d’arrestations ciblées, touchant aussi bien des opposants politiques que des hommes d’affaires ou des chroniqueurs connus. Une stratégie qui, selon la coalition, vise à faire taire les voix dissidentes plutôt qu’à encourager le débat démocratique.

Une presse sous pression

Autre point d’alerte soulevé par la coalition : la situation préoccupante de la liberté de la presse. Diagne accuse le ministère de la Communication de ne pas reconnaître plusieurs organes de presse, les empêchant de fonctionner légalement, ce qui constitue « une entrave grave à l’expression plurielle » dans un pays historiquement attaché à la liberté d’opinion.

 » Nous continuons de documenter ces atteintes. Elles trahissent un recul inquiétant dans la gouvernance démocratique du pays « , précise encore la coalition.

Un dialogue contesté avant même d’avoir commencé

Alors que le président Diomaye Faye avait souhaité ce dialogue national comme un moment d’unité et de concertation, l’absence annoncée de plusieurs forces politiques risque de fragiliser la légitimité du processus.

La coalition DJONE affirme cependant rester ouvert à un dialogue « authentique, sincère et respectueux », mais uniquement dans un contexte garantissant le respect des libertés fondamentales et des institutions républicaines.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *