Oulan-Bator s’apprête à devenir, en 2026, le centre névralgique de la lutte mondiale contre la dégradation des terres. Le gouvernement mongol et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) ont officiellement signé, à Bonn, l’accord lançant l’organisation de la 17e Conférence des Parties (COP17).
Dans un monde où 40 % des terres sont dégradées, affectant près de la moitié de l’humanité, la COP17 s’annonce comme un tournant crucial pour stopper la désertification, renforcer la résilience face aux sécheresses et promouvoir la gestion durable des ressources naturelles.
Une COP stratégique dans un pays en première ligne
Avec 77 % de ses terres déjà dégradées, la Mongolie vit au rythme des tempêtes de sable, de la désertification galopante et de la perte des pâturages. En accueillant la COP17, elle entend faire entendre la voix des pays les plus exposés, mais aussi montrer l’exemple. La ministre de l’Environnement, Odontuya Saldan, l’a rappelé :
« Grâce à des initiatives comme Un milliard d’arbres, nous prenons des mesures décisives pour restaurer nos terres et garantir un avenir durable. »
La COP17 s’inscrira dans la continuité de la COP16 organisée à Riyad en 2024, en s’appuyant sur les engagements pris pour construire un régime mondial de réponse à la sécheresse, et renforcer la coopération internationale.
Une COP ancrée dans l’Année internationale des pâturages
L’édition 2026 de la Conférence coïncide avec l’Année internationale des pâturages et des éleveurs pastoraux (AIPR), proclamée par l’ONU à l’initiative de la Mongolie. Une reconnaissance forte de l’importance de ces écosystèmes souvent oubliés. Les pâturages couvrent 60 % du territoire mongol, soutenant un tiers de sa population, et jouent un rôle vital dans le stockage du carbone, la régulation de l’eau et la biodiversité.
Pourtant, plus de 50 % d’entre eux sont aujourd’hui dégradés. La COP17 entend remettre ces terres au cœur de l’agenda international en mobilisant les États à investir dans leur gestion durable, améliorer les conditions de vie des éleveurs, et préserver leur rôle écologique stratégique.
Une conférence inclusive et tournée vers l’action
Durant deux semaines, la COP17 proposera :
- un segment de haut niveau avec chefs d’État et ministres,
- des dialogues thématiques,
- le premier Caucus des peuples autochtones dans l’histoire de la CNULCD,
- un Caucus sur le genre,
- un Forum des jeunes et un Forum Business4Land, impliquant le secteur privé.
Une approche inclusive pour connecter les décideurs, les scientifiques, les communautés locales et les entreprises autour de solutions concrètes : transferts monétaires anticipés, assurances climatiques, systèmes d’alerte précoce, technologies vertes…
Un levier pour le développement durable
La Mongolie veut faire de cette COP un catalyseur d’investissements climatiques, de croissance verte et de création d’emplois durables. Son objectif : atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres (NDT) d’ici 2030, en :
- réduisant la déforestation,
- stabilisant sa couverture forestière à 9 %,
- améliorant la productivité agricole,
- stoppant la perte nette de zones humides.
Comme l’a souligné Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la CNULCD :
« L’urgence de la désertification et de la sécheresse ne peut plus être ignorée. La COP17 est une opportunité pour renforcer les engagements mondiaux et transformer les ambitions en actions. »
Abenatv
Leave a Reply