CONTRIBUTION : Halte aux dérives Mackyavéliques! Nos institutions ont assez souffert.

A Accra, capitale du Ghana, lors de sa première visite en Afrique, Barack OBAMA déclarait en substance : L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes. Dix (10) ans après, le Président Macky Sall peine toujours à comprendre le sens de cette phrase. Alors nous avons jugé nécessaire de le demander solennellement d’arrêter de gonfler les muscles et de laisser les institutions de la République travailler en toute indépendance avant qu’il ne mette la République à genoux.

Le Président Macky Sall a tout simplement été décevant dans ce domaine. Lui qui a pu accéder au pouvoir à l’issue d’un combat collectif mené contre les dérives institutionnelles du Président Me Abdoulaye Wade fait pire que ce dernier. Et pourtant, à son arrivée au pouvoir, sa voie était bien tracée par les avis et recommandation de dignes fils du Sénégal qui avaient, dans le cadre des assises nationales, préconisé des mesures pour rendre les institutions de la République fortes. Mais à la place, le Président Macky Sall a préféré rester fort (tel un lion) pour réussir à pérenniser son règne.

Ainsi, au mois d’août 2014, dans un entretien avec Jeune Afrique, Macky Sall reconnaissait, devant le monde entier, avoir la haute main sur les dossiers judiciaires d’opposants à son régime : « Il n’y a pas d’acharnement sur qui que ce soit. Vous seriez surpris par le nombre de dossiers auxquels je n’ai pas donné suite. » Comme s’il revenait au Chef de l’Etat de déterminer quel dossier ouvrir et lequel on devait classer sans suite. Ainsi, sans l’avoir fait sciemment, Macky Sall informait le monde entier qu’au Sénégal, nous avons un Homme fort à place d’institutions fortes.

A la suite de ces propos, l’affaire Karim Wade avec sa grâce subordonnée à un exil ; de Khalifa Sall avec un acharnement qui a poussé à la violation manifeste de la procédure et de ses droits, ont rajouté du poile sur la bête. Pour couronner le tout, le Président Macky Sall met le coude sur le dossier du Prodac portant sur un détournement de plus de 29 milliards de francs CFA, qui implique son ministre Mame Mbaye Niang.

A ces actes, se rajoute sa volonté de confisquer le pouvoir à travers des élections truquées : Sa stratégie est de passer par le parrainage pour pouvoir retirer des parties politiques aux élections présidentielles de 2019. Lui qui, après avoir écarté Karim Wade et Khalifa Sall des élections, a buté sur l’obstacle Idrissa Seck, cherche toujours des moyens pour neutraliser les redoutables adversaires politiques qui ont survécu à sa stratégie mackyavélique.

Néanmoins, aller jusqu’à vouloir écarter des adversaires politiques à travers le parrainage est plus qu’exagéré. Cela risque de mener le Sénégal au cahot et notre chère patrie n’a plus besoin de voir le sang de ses fils couler à flots dans les rues du fait de la volonté d’hommes politiques qui n’en ont pas encore assez du pouvoir. Alors Monsieur le Président, retirez vos mains du fonctionnement de nos institutions qui sont déjà gravement affaiblies avant qu’il ne soit trop tard.

Aliou Faye
Membre de la Cecar (Cellule des cadres de Rewmi)
Délégué à la régulation des institutions
et aux libertés publiques

 

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